2017-02-15 07:12:00

Election sur fond de tension interreligieuse en Indonésie


(RV) Entretien – L’élection, ce mercredi 15 février 2017, du nouveau gouverneur de Jakarta, se déroule sur fond d’intolérance religieuse. Le gouverneur sortant, Basuki Tjahaja Purnama, surnommé «Ahok», brigue un nouveau mandat dans un contexte difficile : il est accusé de blasphème envers l’islam. Ses deux principaux adversaires espèrent profiter de cette accusation pour mobiliser l’électorat musulman ultra-majoritaire et gagner le scrutin. Samedi, 100 000 fidèles se sont rassemblés à la grande mosquée de Jakarta pour appeler à voter en faveur d’un candidat musulman.

Ahok, premier gouverneur non musulman depuis un demi-siècle de la capitale et premier issu de la minorité chinoise, est en effet chrétien. Il a succédé en 2014 à ce poste à Joko Widodo, surnommé «Jokowi», l’actuel Président de l’archipel, dont il était l’adjoint. Il a poursuivi l’action de son prédécesseur à la tête de la mégapole de dix millions d’habitants.

En septembre dernier, il avait affirmé que l’interprétation par certains oulémas d’un verset du Coran, selon lequel un musulman ne doit élire qu’un dirigeant musulman, était erronée. Ce qui lui vaut cette accusation de blasphème et un procès et entretient aussi un climat de tension.

Interrogé par Xavier Sartre, Rémi Madinier, chercheur au CNRS, historien de l’islam en Indonésie, souligne que l’on assiste en Indonésie à un renouveau de l’islam qui amène à une plus grande visibilité de cette religion dans la sphère publique. Mais il y a aussi une explication plus politique à cette campagne visant Ahok. 








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