2017-02-20 16:39:00

Le Maroc, pays de transit mais aussi d'accueil des migrants


(RV) Entretien - Ce lundi 20 février 2017, quelque 600 migrants ont tenté un passage en force de la double barrière grillagée de 6 mètres de haut entourant l’enclave de Ceuta. Environ 300 hommes sont parvenus à quitter le Maroc pour rejoindre l'Espagne. L'enclave de Ceuta constitue, avec celle de Melilla, la seule frontière terrestre entre le continent africain et l'Union européenne. Elle est ainsi un point de passage pour les migrants essentiellement subsahariens ne pouvant obtenir un moyen légal de se rendre en Europe.

Cette frontière terrestre de 8 km de long surveillée par l’Espagne et le Maroc avait déjà été franchie vendredi par 498 migrants. Il s’agit donc d’un deuxième passage en masse en trois jours ; parmi les plus importants depuis le rehaussement de la clôture en 2005. À l’époque, ils étaient nombreux à souhaiter passer en Europe par les enclaves de Ceuta et de Melilla. Tellement nombreux à en rêver encore que le Maroc a décidé de réagir en permettant en 2013 la régularisation des personnes illégalement présentes sur son sol. Hassan Abouyoub est l’ambassadeur du Maroc en Italie

Ces passages en force de la frontière entre le Maroc et l’Espagne interviennent «dans un contexte de tension entre Rabat et Bruxelles» souligne l’AFP. Un différend oppose actuellement le Maroc à Bruxelles sur l'interprétation d'un accord de libre-échange sur les produits agricoles et de la pêche. 
Dans un arbitrage rendu fin 2016, la Cour de justice européenne a décidé que le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée par Rabat, n'était pas concerné par cet accord, son statut n'ayant pas été arrêté par la communauté internationale. Depuis lors, des associations soutenant le Front Polisario, qui réclame l'indépendance du Sahara occidental, ont contesté des opérations commerciales entre le Maroc et des pays européens concernant des produits venus du Sahara.

Les Marocains en Italie

En Europe, la plus importante communauté marocaine réside en France, mais leur présence est aussi importante dans le Benelux et notable en Espagne, notamment à Ceuta et Melilla, en raison du boom immobilier des années 90’ et en Italie. Ils sont quelque 600 000 Marocains à y vivre. 60 % d’entre eux de manière stable. Si l’on exclut les Européens, il s’agit de la plus importante communauté étrangère établie en Italie. 
Avec quelque 60 000 entreprises, ils détiennent près de 15 % des entreprises étrangères, devant les Chinois (environ 11 %). Centrée sur des activités de commerce et de construction, leur expertise et compétence ne sont pas souvent valorisés en Italie. 
L’intégration des Marocains est bonne, mais l’ambassadeur du Maroc note «des réticences» vis-à-vis de ses concitoyens de la part des Italiens. Il déplore les conditions dans lesquelles les musulmans installés en Italie pratiquent leur culte, dans des salles (environ 900) qui ne sont pas souvent aux normes sécuritaires et sanitaires. Hassan Abouyoub regrette enfin le nombre très insuffisant de mosquées en Italie (moins de 10). Il souligne l’importance accordée à la tolérance religieuse par le Maroc. Une vingtaine d’Églises y sont établies. (MD)

 








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