2017-03-02 14:56:00

Le discours du Pape aux prêtres de Rome : mémoire, espérance et discernement


(RV) Le Pape François a rencontré des prêtres de Rome dans la basilique Saint-Jean-de-Latran jeudi 2 mars 2017. Au lendemain de l’entrée en Carême. Au lendemain de l’entrée en Carême, il les a invité à faire croitre leur foi par la mémoire, l’espérance et le discernement ; il a également proposé un exemple : Simon-Pierre.

Le compte-rendu de Samuel Bleynie.

«Nous les prêtres, si nous n’avons pas une foi capable de générer celle des autres, nous pourrions faire du mal»… Dès le début de son intervention, le Pape signale l’importance pour les prêtres de grandir dans la foi, une foi qui doit «opérer par la charité, être soutenue par l’espérance et enracinée dans la foi de l’Église». Reprenant l’image d’un basketteur qui s’appuie sur l’un de ses pieds pour protéger la balle, la Croix du Christ doit servir de pivot à notre vie.

Le Saint-Père invite tout d’abord à chercher les «racines de notre foi», chez des personnes proches mais aussi en se rappelant de la «promesse du Seigneur», en faisant mémoire des «grâces du passé qui confèrent à notre foi la solidité de l’incarnation». «Plus claire est la mémoire du passé, plus clairement s’ouvre le futur, parce qu’on peut voir la route réellement neuve et la distinguer des routes déjà parcourues qui n’ont rien apporté».

C’est ensuite l’espérance qui, pour François, «ouvre la foi à la surprise de Dieu». Elle permet de rencontrer dans le passé «le même Dieu que l’on espère voir dans le futur» et doit conduire à voir «dans le visage des pauvres que je rencontre aujourd’hui, le même Seigneur qui viendra un jour nous juger». Alors, nous pourrons mettre cette foi en action «par la charité» mais seulement après avoir fait «un pas en arrière, comme celui qui recule un peu pour mieux voir le panorama». Pour le Pape, la foi progresse quand nous discernons le moment opportun, en nous laissant guider par le Christ.

Pierre, celui sur lequel se construit l’Eglise, garde son prénom de pécheur, Simon

Pour illustrer ses propos, le Pape François choisit la figure de Simon-Pierre et soulève un paradoxe: «celui qui doit affermir la foi est celui à qui le Seigneur reproche son peu de foi». François met en évidence plusieurs épisodes où la foi de Pierre vacille, que ce soit par ses propres pensées, suite aux provocations du démon ou aux propos de Jésus ou du Père.

Il note que Pierre, celui sur lequel l’Église se construit, garde son prénom de Simon, restant aussi un pécheur. «J’aime à penser que Simon est le prénom par lequel Jésus l’appelle quand ils parlent et se disent les choses en amis, et Pierre celui par lequel le Seigneur le présente, le justifie, le défend et le pose d’une manière unique comme son homme de confiance, devant les autres. Même si c’est lui qui l’a appelé Pierre, Jésus a aussi continué de l'appeler Simon», raconte le Pape.

Une foi «consciente de sa petitesse»

Plus encore, c’est dans l’épisode de la marche sur l’eau, où Jésus lui demande pourquoi il a douté, que la foi de Pierre est mise à l’épreuve. Mais Simon Pierre, «dans toutes les situations limites dans lesquels il pourra se mettre, guidé par sa foi en Jésus, discernera toujours quelle est la main qui le sauve». Pour le Pape, c’est cette foi «de bon ami, consciente de sa petitesse et qui se confie pleinement en Jésus», qui parvient à susciter en nous «de la sympathie» et «affermit» notre propre foi.

C’est encore dans l’épreuve que Jésus permet à Simon-Pierre de «discerner» dans son cœur ce qui vient de Dieu et ce qui vient du démon. En mettant en évidence ces tentations dans la vie du premier pape, François invite les prêtres à confier leurs propres tentations et leurs propres péchés au Seigneur, dans la prière et dans la confession. Ainsi leur foi mûrira et servira à renforcer à leur tour la foi de ceux qui leurs sont confiés, comme le fit Pierre.

(CV-SBL)

 








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