2017-03-02 20:13:00

Pakistan : sixième anniversaire de l'assassinat de Shahbaz Bhatti


(RV) Le 2 mars 2011 à Islamabad, le Pakistan perdait, par la main de l’extrémisme islamiste, le ministre pour les Minorités, Shahbaz Bhatti. Un homme de profonde foi catholique, mais aussi un homme politique d’une grande ampleur, qui avait fait de la défense des plus faibles un style de vie, et a laissé un héritage important pour les droits humains et civils. Mais dans le pays il reste encore beaucoup à faire, sur la défense des minorités comme le front de la loi sur le blasphème.

Jusqu’à son assassinat, qu’il avait pressenti, Shahbaz Bhatti disait vouloir «servir Jésus comme un homme normal».  Un profil humain et politique auquel son frère, Paul Bhatti, a rendu récemment hommage dans un livre intitulé Shahbaz, la voix de la justice, récemment paru en italien aux éditions San Paolo. Dans sa préface, le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, évoque «des pages écrites avec des larmes dans les yeux et avec un voile d’amertume» mais aussi «la certitude que la foi de Shahbaz n’a jamais été amoindrie».

Interrogé par nos collègues de la section italien de Radio Vatican, Mobeen Shahid, professeur de religion islamique à l’Université pontificale du Latran, a confié que l’action politique de Shahbaz Bhatti a «donné aux minorités religieuses la possibilité d’espérer encore une fois dans le Pakistan, qui est leur Nation», et ce d’une façon très concrète : «Il a non seulement donné la possibilité de représentation aux minorités religieuses avec quatre sièges au Sénat, mais il a travaillé aussi pour augmenter le nombre de parlementaires dans les Parlements régionaux, où sont sélectionnés les sénateurs. Ceci est une représentation qui manquait. Ensuite, il a œuvré pour que des lieux de prière soient mis à disposition pour les prisonniers non-musulmans dans les prisons d’État, et quand il a été nommé président de la Commission pour la révision de la loi sur le blasphème il s’est engagé pour voir non seulement le bien des minorités religieuses, mais il a aussi cherché à mettre en évidence les injustices vécues par les citoyens de foi musulmane au Pakistan», a expliqué le professeur Shahid.

Six ans après la mort de Shahbaz Bhatti, ce débat reste toujours d’une actualité brûlante dans ce pays qui compte environ 95% de musulmans pour seulement 2% de chrétiens, toutes dénominations confondues.

(CV)








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