2017-03-09 17:26:00

Les évêques allemands s’inquiètent d’un délitement de la cohésion sociale


(RV) La confiance dans les institutions allemandes est en baisse, pas seulement parmi les jeunes : c’est ce qui a émergé des travaux menés durant l’assemblée plénière de la Conférence épiscopale allemande, qui se sont conclus ce jeudi près de Cologne. Selon les évêques, cette diminution de la confiance ne concerne pas seulement l’État et les institutions de la politique, mais aussi les grandes organisations sociales, et donc aussi les Églises.

«La cohésion disparait quand on a la perception que la reprise est seulement pour les riches, et l’insatisfaction pour la société grandit quand une société est toujours plus inégalitaire, et que les opportunités de participation sont toujours moins nombreuses», a expliqué l’évêque d’Essen, Mgr Franz-Josef Overbeck, président de la commission épiscopale pour la société et les affaires sociales.

Pour l’évêque d’Essen, «beaucoup craignent que notre société produise trop de perdants et peu de vainqueurs. Relié à cela, il y a la préoccupation des classes moyennes de tomber vers le bas». Mgr Overbeck a considéré que «les personnes qui vivent dans des conditions professionnelles et sociales consolidées contribuent au succès, par exemple, de formations comme Pegida et l’Afd», des mouvements opposés à la construction européenne et à l’accueil des migrants.

«Pour combattre le populisme de manière concrète, il faut affronter la question des inégalités sociales d’une façon sérieuse, parce que sans confiance dans l’État-providence (le "welfare state") et dans l’État de droit, la cohésion sociale de notre pays est plus fragile», a précisé l’évêque d’Essen.

Parmi les sujets abordés, évoqués par l’agence Sir, une attention particulière a été donnée au travail, et la situation actuelle du processus d’accueil pour les migrants, et aux célébrations pour le 5e centenaire de la Réforme luthérienne.

Les évêques, par ailleurs, devaient aborder ce jeudi la question délicate de la fin de vie et des différentes formes d’euthanasie, à la lumière d’une décision du tribunal administratif fédéral de Leipzig, sur la possibilité exceptionnelle qu’un juge de l’État puisse autoriser l’utilisation de médicaments particuliers pour l’aide au suicide indolore des malades en phase terminale. Compte tenu des euthanasies de masse perpétrées sous le régime nazi, la Loi fondamentale de l’État allemand interdit formellement une telle prise de décision par l’autorité publique. La Cour constitutionnelle fédérale devrait arbitrer cette controverse dans le courant de l’année.

(CV-L'Osservatore Romano)

 

 








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