RDC : enlisement des négociations entre majorité et opposition

(RV) Entretien -  Nouvelle impasse dans les négociations entre majorité présidentielle et opposition en République démocratique du Congo. Les évêques congolais, médiateurs dans cette crise, et dont le mandat confié par le président vient d'arriver à échéance, espéraient ce lundi la signature de l'arrangement particulier, qui devait permettre l'application de l'accord de la Saint-Sylvestre, mais ce nouveau round de pourparlers qui s’est achevé très tard lundi soir n’a pas abouti. Et c’est sur un ton teinté de déception que la CENCO, la conférence épiscopale nationale congolaise a rendu compte de «ses bons offices» et présenté les points non résolus, tout en réaffirmant leur disponibilité à accompagner les acteurs politiques.

Elle interpelle directement le président de la République, appelé à «la responsabilité» et à s’impliquer personnellement dans la mise en œuvre rapide de l’accord de la Saint Sylvestre. La communauté internationale est, elle, invitée, une nouvelle fois, à «accompagner davantage les acteurs politiques». Le temps presse, alors que la situation économique et sécuritaire dans le pays «devient de plus en plus préoccupante».

Le mode de désignation du Premier ministre, et la question de la présidence du Conseil national de suivi de l'accord du 31 décembre restent les principaux points de blocage. Les évêques ont pourtant fait des propositions, mais pour l’heure ils ont reçu une fin de non-recevoir. La CENCO dénonce un manque de «volonté politique» et appelle les négociateurs à se montrer plus sensibles aux besoins du peuple congolais. Un peuple qu’elle exhorte à rester «vigilant» afin d’obtenir «le respect de l’accord devant aboutir à la tenue d’élections» avant la fin de l’année.

Mgr Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani, et président de la CENCO, la conférence épiscopale nationale congolaise, évoque la déception des évêques. Il est interrogé par Hélène Destombes.

(CV-HD)