Les violences au Grand Kasaï préoccupent les évêques de RDC

(RV) Ce jeudi 30 mars 2017, la CENCO (Conférence épiscopale Nationale du Congo), la nonciature apostolique en RDC et l’archevêque de Kananga ont publié un communiqué commun exprimant leur «grande inquiétude» au sujet de «la situation socio-sécuritaire et humanitaire qui prévaut dans le Grand Kasaï depuis environ une année».

«Des affrontements sanglants entre les forces de l’ordre et les miliciens se réclamant du chef coutumier Kamuina Nsapu provoquent des conséquences épouvantables et insupportables», expliquent-ils. La mort récente de deux experts de l’Onu, un Américain et une Suédoise, retrouvés morts le 29 mars après avoir été portés disparus ont donné un écho médiatique international nouveau à ce conflit, mais la population de cette région souffre depuis de nombreux mois.

«L’insécurité et l’horreur provoquent le déplacement massif des populations (…) qui vivent dans une précarité sanitaire et humanitaire insoutenable», déclarent les évêques, précisant que certaines paroisses ont été vidées ou abandonnées. Des tueries de civils ont été signalées lors de perquisitions.

Les auteurs du communiqué condamnent «le recrutement des jeunes et des enfants, les jugements arbitraires et l’assassinat des civils par les insurgés», et appellent les forces de l’ordre à un usage proportionnée de la force et à faire preuve de retenue dans le rétablissement de la paix.

Le président de la conférence épiscopale, Mgr Marcel Utembi Tapa, le nonce apostolique, Mgr Luis Mariano Montemayor, et l’archevêque de Kananga, Mgr Marcel Madila Basanguka, sont les co-signataires de cet appel. Ils renouvellent leur appel pour une solution politique dans ce conflit, et appellent de leurs vœux «une enquête indépendante et objective» sur ces exactions. «L’appui multiforme» de la Monusco, de la communauté internationale, des organisations humanitaires ainsi que des «hommes et femmes de bonne volonté» est espéré pour «trouver une solution durable à cette tragédie».

(CV)