2017-04-08 15:17:00

Méditation du Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur


Le Père jésuite Rigobert Kyungu nous introduit à la méditation avec les lectures du Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

(RV) Frères et sœurs,

Les lectures de ce dimanche des rameaux dit aussi dimanche de la passion nous introduisent dans la semaine sainte, qui sera marquée par les célébrations de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus.

Dans la première lecture Isaïe montre comment la grâce de Dieu est toujours à l’œuvre, même en plein milieu des souffrances. Même au cœur de nos souffrances, Dieu nous adresse sa parole et continue à nous instruire. Une telle grâce devient bénéfique pour réconforter aussi ceux qui n’en peuvent plus. Cela a été vrai pour Isaïe, pour Jésus, et l’est aussi pour quiconque se confie au Seigneur et qui sait qu’il ne sera pas confondu.

Dans la deuxième lecture saint Paul exalte l’humilité de Jésus dans l’hymne dit aux Philippiens. Le total dépouillement de Jésus est désarmant ; il n’a pas revendiqué son droit d’être l’égal de Dieu. Au contraire, il s’est abaissé jusqu'à mourir comme le dernier des hommes. Cependant son obéissance et son humilité ont été récompensées : il a été élevé au-dessus de tout. L’exemple de Jésus nous apprend que l’humilité n’est pas un signe de faiblesse mais de grandeur, car il ne sert à rien de s’enorgueillir et de chercher sa propre gloire. C’est Dieu seul qui élève et qui donne la vraie dignité à chaque personne.

L’évangile choisi pour ce dimanche nous présente la passion de Jésus selon la version de Mathieu, à la fois riche et complexe. De la trahison de Judas à la condamnation de Jésus par Pilate, en passant  par le reniement de Pierre et la fureur des juifs, il y a plein de leçons à retenir. Chaque lecteur ou auditeur est appelé à réfléchir en lui-même pour sentir ses propres réactions par rapport à toute la scène de la passion. Jésus incarne en lui toute la souffrance de l’humanité. L ‘injustice déployée dans le complot monté contre lui se voit encore de nos jours. Le cri de Jésus envers son Père exprime le cri des opprimés de notre monde qui font monter leurs lamentations à Dieu. Et le silence de Dieu n’est qu’une apparence car la divinité de Jésus demeure présente et efficace. Elle est d’ailleurs reconnue par le centurion et ses compagnons qui confessèrent « vraiment celui-ci était le Fils de Dieu » (Mt 27, 54). La mort de Jésus n’est pas un échec. Par la passion qu’il subit, il combat le mal à sa racine, en usant des armes de la non-violence qui apparaissent faibles, alors qu’elles sont les plus efficaces à longue échéance.

Frères et sœurs, entrons dans la semaine sainte en imitant les sentiments qui étaient ceux de Jésus, comme dirait saint Paul (Ph 2, 5). Engageons-nous sur le chemin du dépouillement en nous débarrassant du vieil homme afin de revêtir l’homme nouveau. Accueillons la lumière du Christ ressuscité vainqueur de la mort en quittant tout ce qui nous plonge dans les ténèbres de nos péchés. Puissent les célébrations de cette semaine nous aider à nous sanctifier un peu plus, en ayant le regard fixé sur Jésus, dans sa passion et dans sa mort, afin de nous réjouir aussi intensément de sa résurrection et de sa victoire sur le mal sous toutes ses formes. Amen.

(KS)








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