2017-04-22 17:07:00

Méditation pour le deuxième Dimanche de Pâques


L’Ambassadeur Théodore Loko nous propose le commentaire des lectures du deuxième Dimanche de Pâques

 

(RV) Textes du jour : Actes des Apôtres 2, 42-47 ;  Psaume : 117 ; 1 Pierre 1, 3-9 ; Jean 20, 19-31

Le pape Jean-Paul II a fait de ce dimanche celui de la miséricorde. Nous sortons d’une année où nous l’avons fortement célébrée. Et pourtant, nous le voyons bien, dans le monde d’aujourd’hui, elle est de plus en plus contestée. Chacun de nous peut penser à toutes les paroles et à tous les écrits qui sont comme des flèches empoisonnées : c’est toute une vie qui finit par être brisée.

Dans l’Évangile de ce deuxième dimanche de Pâques, nous retrouvons Jésus ressuscité face à ses amis qui l’avaient abandonné. Pierre l’avait même renié ; devant une simple domestique, il avait affirmé qu’il ne le connaissait pas. Mais Jésus n’a pas cherché à leur faire des reproches. Bien au contraire, il les rejoint pour leur donner la paix : c’est la paix de la résurrection, la paix de la miséricorde, la paix qui touche le cœur et envahit toute l'existence. Il a pour eux un regard vraiment miséricordieux. Tout au long des Évangiles, nous le voyons relever ceux et celles qui sont tombés. Il vient les libérer de ce mal dans lequel ils sont.

Nous qui n’avons ni accompagné Jésus sur les routes de Palestine, ni bénéficié de ses apparitions, comment pouvons-nous croire ? Si nous n’avons pu encore faire cette expérience de la présence intime du Christ au milieu de nous, allons-nous faire confiance à la communauté, à l’Église ? Pouvons-nous croire sur paroles, croire au témoignage des « signes écrits dans le livre » ? « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Pourrions-nous, comme Thomas, nous joindre aux disciples pour le prochain rassemblement qui nous offrira à coup sûr une occasion de rencontrer le Seigneur? Il s’adressera personnellement à nous, nous montrant ses mains et son côté percés par amour pour nous, pour moi. Aurons-nous besoin de toucher ? Nous laisserons-nous toucher en profondeur ? Confesserons-nous avec Thomas « Mon Seigneur et mon Dieu ! »? Jean utilise toujours le verbe "avoir la foi". Sans doute insinue-t-il que c’est une démarche active et risquée, toujours à remettre en route. L’évangile de ce jour nous fournit quelques indices ! Tout d’abord, le Seigneur se rend présent de manière habituelle lors du rassemblement de ses disciples le dimanche, « premier jour de la semaine », alors qu’ils font mémoire de sa résurrection : « il est là, au milieu d’eux ». Les barrières de nos peurs ne l’arrêtent pas, il est hors du temps et de l’espace. Peut-être un jour nous convaincra-t-il de vivre à visage découvert ? Il n’est plus tout à fait le même, mais c’est bien lui pourtant. Il se donne à reconnaître à travers ses plaies ineffaçables puisque signes du grand amour dont il nous aime. De manière constante et insistante il appelle la paix sur nous. C’est ce shalom, cet état de réconciliation, de béatitude, de salut, que seul Dieu peut donner. Habités de cette grâce et de l’Esprit Saint, il nous envoie pour cette mission quelque peu redoutable : délier tout homme de ses péchés. C’est à nous qu’il s’en remet pour que le royaume s’étende à tous. L’Évangile de ce dimanche nous le signale. Ces hommes qui avaient abandonné leur Maître reçoivent une mission : ils sont envoyés par celui-là même qu’ils ont trahi. Il aurait pu se dire qu’il ne pouvait pas compter sur eux, qu’ils ne sont pas fiables. Or voilà que, malgré leur trahison, il leur redit toute sa confiance. Il va même jusqu’à leur confier le ministère du pardon. Tout au long des siècles, nous voyons bien que les grands témoins de la foi ont été des pécheurs pardonnés. La vraie miséricorde ne connait pas de méfiance. Elle espère contre toute espérance. Les apôtres ont répondu à l’appel de Jésus. Ils se sont mis à annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile. Leur message a été transmis de génération en génération. Il nous appartient de l’accueillir et de le faire rayonner dans le monde d’aujourd’hui. Dans la première lecture, les Actes nous racontent la diffusion de la Bonne Nouvelle de Jérusalem jusqu’à Rome, symbole des extrémités de la terre. Au début, de courtes présentations de la communauté rendent régulièrement compte de sa manière de vivre… où de ce qu’elle perçoit comme idéaux à vivre. Trois piliers se dégagent ici. Ils inspirent toute la mission de l’église : croire, annoncer, enseigner la foi des Apôtres (vocation prophétique), prier et célébrer (vocation sacerdotale), vivre la communion, le service fraternel (vocation royale). L’insistance porte sur l’assiduité et surtout sur l’unanimité : crainte commune de Dieu (émerveillement devant ce qui nous dépasse), communion, mise en commun, vie ensemble, unité, cœur commun. L’accroissement en nombre lui est toujours relié. Cette communauté n’était pas repliée sur elle-même ; elle accueillait chaque jour de nouveaux membres. Il ne s’agit pas de personnes endoctrinées ou embrigadées mais de personnes qui ont répondu librement à l’appel du Christ Sauveur, à la manière des baptisés à la dernière vigile Pascale.

(KS)








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