2017-05-02 15:49:00

33 organisations catholiques françaises rejettent l'extrême-droite


(RV) Trente-trois organisations et mouvements catholiques français réaffirment à l’approche du second tour de la présidentielle leur confiance dans leur capacité à dépasser leurs peurs et à les transformer en une dynamique collective constructive. Dans une tribune publiée dans le quotidien catholique La Croix, le CCFD-Terre solidaire, le Secours catholiques ou la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), pour ne citer que quelques noms, prennent position. Sans donner de consigne de vote et sans nommer les deux candidats du second tour, leur texte est sans équivoque : ils refusent de donner leur voix à Marine Le Pen.

Clarification

Le second tour de la présidentielle en France divise les catholiques. Appelés aux urnes dimanche 7 mai 2017 pour choisir entre la candidate de l’extrême-droite, Marine Le Pen, et le candidat du mouvement En Marche !, Emmanuel Macron, ils sont partagés entre s’abstenir ou voter blanc, ou apporter leur soutien à l’un ou l’autre candidat. Face à un choix loin d’être anodin, en raison de la présence du Front National, les catholiques s’engagent publiquement dans un sens ou dans l’autre. C’est le cas notamment de ces organisations et mouvements catholiques.

« Il est toujours possible, sans perdre son identité, de développer une politique plus respectueuse de la diversité et de la cohésion entre les territoires et de s’ouvrir à l’autre, à la richesse des différences, à ceux qui n’ont pas la même couleur de peau, la même origine sociale, le même sexe, la même langue, la même culture » écrivent-ils.

Ils rappellent ce qu’a dit le Pape François : « L’autre est un don ». Pour eux, les problèmes auxquels est confrontée la France trouvent leur solution « dans l’ouverture, le dialogue et la participation de chacun de nous ». L’objectif est de « construire ensemble une France et une Europe plus ouvertes et plus justes dans un monde de droit et de dignité ». Fort de l’expérience quotidienne de leurs bénévoles dans tout le pays, ce collectif affirme que « l’acceptation de la diversité au sein de la République ne menace pas l’unité nationale ».

L’avenir est ouvert

A quelques jours du second tour de la présidentielle, les organisations et mouvements signataires de la tribune expliquent qu’ils ont vocation à « prendre parti quand la dignité de l’homme est en question. Nous sommes bien dans notre rôle, lorsque nous proclamons que le monde d’aujourd’hui a moins besoin d’affrontements, de divisions et de fermetures que de bienveillance, de justice et de fraternité, cette fraternité qu’avec la liberté et l’égalité, la République nous demande de vivre. »

C’est pourquoi ils exhortent les catholiques français à ne pas céder « à la tentation du repli sur soi » : « refusons de laisser instrumentaliser l’Évangile, recentrons le débat sur les vrais sujets et transformons la clameur du monde qui nous entoure en espérance. Réaffirmons notre foi en l’autre, “tout homme et tout l’homme”, et en nos capacités à construire notre destin commun ».

Cette tribune s’ajoute aux autres prises de position d’évêques qui ont clairement appelé à ne pas voter pour la candidate d’extrême-droite. Elle s’oppose en revanche clairement à l’appel de la Manif pour tous qui a appelé explicitement à ne pas voter pour Emmanuel Macron. Pour sa présidente, Ludovine de La Rochère, le candidat d’En Marche ! est « anti-famille » et veut continuer la politique menée depuis cinq ans sous la présidence de François Hollande. (XS)








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