2017-05-04 14:16:00

Le Saint-Siège et la Birmanie établissent des relations diplomatiques


(RV) Le Pape François a reçu ce jeudi 4 mai 2017 en audience privée au Vatican la Prix Nobel de la Paix et dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, actuelle conseillère d’État et ministre des affaires étrangères du pays. À la suite de cette rencontre, le Saint-Siège et la Birmanie ont annoncé l’établissement de relations diplomatiques entre eux. Les deux états sont «désireux de promouvoir des liens d’amitié mutuelle», annonce un communiqué de la salle de presse du Saint-Siège.

L'épiscopat birman fait part de sa «joie»

Interrogé par l'agence Fides, Mgr John Hsane Hgyi, évêque de Pathein, a fait part de sa joie. «Nous sommes heureux pour l’évolution positive et pour les pas en avant vers le changement. On sent un certaine confiance chez les gens», indique-t-il, rappelant que le gouvernement n’est en place que depuis un an et remerciant Aung San Suu Kyi pour son engagement. Interrogé sur les priorités, il cite la résolution des conflits avec les minorités ethniques et souhaite que la rencontre national du 24 mai pour signer un cessez-le-feu soit «un pas réel» vers la paix. Concernant la question de la minorité musulmane des Rohinyas, dont plusieurs membres ont fui le pays, «l’Église catholique exprime son entière solidarité pour leurs souffrances et attend des solutions qui respectent la dignité et les droits de l’homme, selon les critères de paix et de justice», affirme Mgr John Hsane Hgyi. En ce sens, il renouvelle également l’engagement de l’Église qui a proclamé 2017 «année de la paix». Il souligne également la nécessité de réviser la constitution, qui laisse encore trop de place aux militaires, et de «combattre la pauvreté», notant des pas en avant et affichant son espérance.

Une demande ancienne

Du côté du Saint-Siège, la demande d’établissement de relations diplomatiques était ancienne et avait même été effectuée au précédent gouvernement, rappelait l’an dernier le cardinal Charles Bo, archevêque de Rangoun, dans une interview à l’Agence Églises d’Asie. Les militaires au pouvoir avaient alors repoussé leur réponse après les élections de novembre 2015. D’après l’agence, l’une des revendications de l’Église concerne l’éducation. Après le coup d’état militaire de 1962, toutes les écoles catholiques avaient été nationalisées et, si l’Église a réinvesti l’éducation, elle est en butte à des grandes difficultés. «Nous aimerions gérer des écoles de manière officielle. Nous souhaitons que le nouveau gouvernement nous donne des autorisations officielles pour construire des églises et des couvents. Nous espérons obtenir une égalité de traitement entre toutes les religions à cet égard. Et nous voulons que les écoles nationalisées nous soient restituées», précisait l’archevêque de Rangoun.

Peuplée de 51 millions d’habitants, la Birmanie est un pays majoritairement bouddhiste. La minorité chrétienne représente 6,2% de la population (dont un quart de catholiques).








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