2017-05-10 15:34:00

L'Eglise s'inquiète de l'instabilité de la Bosnie-Herzégovine


(RV) Vingt-deux ans après la signature des Accords de Dayton qui ont mis fin le 14 décembre 1995 à trois ans de guerre en Bosnie-Herzégovine, les églises bosniaques, croate et slovène s’inquiètent des vieilles crispations qui demeurent dans l’ancienne république de Yougoslavie. 

«L’Accord de paix de Dayton a mis fin au sang versé, mais il n’a généré ni justice ni équité pour l’ensemble des citoyens, et au contraire, il existe un conflit politique constant entre les sujets nationaux et les politiques qui rend l’État de la Bosnie-Herzégovine toujours plus instable et sans perspective», écrivent dans un message les présidents des commissions Justice et paix de Slovénie, de Croatie et de Bosnie-Herzégovine.

Une réforme constitutionnelle souhaitée

Les présidents de ces trois commissions, le Slovène Mgr Stanislav Zore, le Croate Mgr Vjekoslav Huzjak et le Bosniaque Mgr Franjo Komarica dénnoncent dans leur déclaration commune «les privations des droits des citoyens et des peuples en Bosnie-Herzégovine, ainsi que l'organisation anti-démocratique, irrationnelle et dysfontionelle de cet état multi-ethnique né à Dayton». Ils sont, en particulier, inquiets pour «la situation dramatique du peuple croate qui reste encore à 45% privé de ses terres, et à plus de 90% dans la dite "République de Serbie"».

Les prélats demandent que «pour tous les réfugiés et les déplacés soient créés les conditions pour un retour sûr et soutenable ». Ils demandent une réforme constitutionnelle qui irait dans le sens «du fédéralisme, d’une décentralisation, d’une subsidiarité, et de la représentation légitime des peuples constitutifs et des minorités nationales». 

L'appui européen

Dans leur message, ils se félicitent enfin du rapport émanant du Parlement européen le 15 février 2017 qui manifeste la volonté d’aider l’État de la Bosnie-Herzégovine de manière plus efficace, dans le cadre du processus de stabilisation et d’adaptation aux structures européennes.

Après trois semaines de négociations, les Accords de Dayton ont mis fin aux combats interethniques en Bosnie-Herzégovine. Ces accords prévoient une partition de la Bosnie-Herzégovine à peu près égale entre la Fédération de Bosnie et Herzégovine (croato-bosniaque) et la République serbe de Bosnie (serbe), le déploiement d'une force de paix multinationale, l’IFOR, et un système de gouvernance tripartite complexe qui permet de conserver l'intégrité territoriale de la Bosnie, laissant une large autonomie aux entités croato-musulmane d'une part, et serbe d'autre part.

(MD avec SIR)








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