2017-05-14 12:20:00

Le Pape dans l’avion: Fraternité Saint-Pie-X, Medjugorje et rencontre avec Trump


(RV) Interrogé dans l’avion qui le ramenait de son 19ème voyage apostolique à Fatima, au Portugal, le Pape François est revenu samedi 13 mai 2017 sur sa visite des deux derniers jours. Il s’est aussi exprimé sur les relations avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, sur les apparitions présumées de Medjugorje et sur sa future rencontre avec Donald Trump.

Le «message de paix» de Fatima

«Fatima porte certainement un message de paix», a d’abord répondu le Saint-Père à une journaliste portugaise. «Et ce message a été apporté à l’humanité par trois grands communicants qui avaient moins de 13 ans, ce qui est intéressant.» Faisant part de sa «grande joie» d’avoir pu canoniser François et Jacinthe Marto à Fatima, il a souhaité que ce soit ce message de paix que le monde retienne de son voyage. Le Pape François, qui s’était présenté comme un «évêque vêtu de blanc» vendredi, lors d'une prière, s’est défendu de toute volonté de réinterpréter le message de Fatima. Il a d’ailleurs informé que la prière avait été écrite par le Sanctuaire de Fatima. «Je pense qu’ils ont cherché à exprimer par le blanc cette volonté d’innocence, de paix: innocence, ne pas faire de mal à l’autre, ne pas faire la guerre, c’est la même chose.»

Sur sa future rencontre avec Donald Trump: «Je ne juge jamais quelqu’un sans l’avoir écouté»

Interrogé sur sa future rencontre, le 24 mai prochain, avec Donald Trump, le Pape François a refusé de donner son opinion sur le président américain. «Je ne juge jamais quelqu’un sans l’avoir écouté. Je ne pense pas devoir le faire, a justifié le Pape. Les choses sortiront lors de notre discussion, je dirai ce que je pense, lui dira ce qu’il pense.» Relancé sur son avis concernant la politique migratoire de Donald Trump, le Pape n'a pas voulu s'étendre: «Vous le savez bien», s’est-il exclamé. Il a souhaité «chercher les portes qui sont au moins un peu ouvertes» pour discuter des points d’accord et aller de l’avant, «pas à pas», puisque «la paix est artisanale: elle se fait chaque jour».

Relations avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X: «Cheminer, cheminer, cheminer: et après on verra»

Concernant l’état des relations avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, alors que des rumeurs évoquaient une annonce ce dimanche 13 mai, le Pape François a noté que «les rapports actuels sont fraternels». Rappelant ses gestes récents sur les sacrements de réconciliation et du mariage, le Saint-Père a indiqué que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait étudié un document sur le sujet mais qu’il ne lui est pas encore parvenu. «J’ai de bons rapports avec Mgr Fellay: je lui ai parlé plusieurs fois. Je n’aime pas brusquer les choses. Cheminer, cheminer, cheminer: et après on verra», a-t-il poursuivi. Le Pape a refusé de voir «toute forme de triomphalisme» dans un possible accord: «pour moi ce n’est pas un problème de vainqueurs ou de vaincus, non. C’est un problème de frères qui doivent cheminer ensemble, en cherchant la formule pour faire des pas en avant».

Œcuménisme: «De grands pas en avant»

Le Pape a aussi parlé du dialogue positif avec les Églises protestantes. «De grands pas en avant ont été faits», a-t-il souligné, se référant notamment à son voyage en Suède pour le début des commémorations des 500 ans de la Réforme luthérienne. «C’est significatif pour l’œcuménisme: cheminer ensemble par la prière, par le martyre et par les œuvres de charité, par les œuvres de miséricorde (…) et les théologiens continueront à travailler, mais le chemin doit aller de l’avant. Avec le cœur ouvert aux surprises.»

Medjugorje: distinguer les premières apparitions, celles d'aujourd'hui et le fait pastoral

Concernant Medjugorje (Bosnie- Herzégovine), le Pape a rappelé que «toutes les apparitions ou les présumées apparitions appartiennent à la sphère privée, elles ne font pas partie du magistère public ordinaire de la Foi». Il a ensuite tenu à «distinguer trois choses». Il a d’abord assuré que l’enquête sur les premières apparitions aux enfants doit continuer. Il a ensuite fait part des «doutes» de la commission présidée par le cardinal Ruini au sujet des présumées apparitions actuelles. «Je préfère la Madone mère, notre mère, plutôt que la Madone chef de bureau télégraphique qui envoie des messages tous les jours à une heure précise… Cette femme n’est pas la mère de Jésus. Et ces apparitions présumées n’ont pas tellement de valeur», a déclaré le Pape, soulignant qu’il s’agissait d’une opinion «personnelle» mais «claire». Enfin, il a reconnu que «des gens se rendent là et se convertissent, rencontrent Dieu, changent de vie»: un «fait spirituel et pastoral» qui ne peut être nié selon lui. C’est pour cette mission pastorale qu'il a nommé le 11 février dernier Mgr Henryk Hoser, archevêque de Varsovie-Praga.

Abus sexuels sur mineurs: projet de «tribunaux continentaux»

Le Pape est aussi longuement revenu sur le sujet délicat des abus sexuels sur mineurs et la récente démission de Mary Collins de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Affirmant avoir parlé avec Mary Collins, le Saint-Père a reconnu qu’elle avait eu «un peu raison» dans ses accusations. «Il y a peu de gens, il faut plus de gens compétents sur le sujet», a-t-il affirmé, tout en assurant que le Vatican avançait sur cette question.  «Les retards se sont accumulés», a aussi reconnu le Pape, se félicitant néanmoins que des protocoles à suivre pour traiter ces cas aient été mis en place aujourd’hui dans presque tous les diocèses. Pour les aider, le Pape a évoqué le projet de «tribunaux continentaux». Il a aussi rappelé avoir clarifié la procédure d’appel et expliqué que tout prêtre condamné pouvait lui demander une grâce. «Moi, je n’ai jamais signé aucune grâce», a-t-il affirmé.

(SBL)








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