2017-05-20 15:43:00

Méditation du sixième dimanche de Pâques


Le Père jésuite Raphaël Bazebizonza nous introduit à la méditation avec les lectures du sixième dimanche de Pâques

(RV) La mission d’un disciple en sortie n’est autre que celle de proclamer le Christ, mort et ressuscité pour les hommes. « Partout dans l’Église, y compris dans les domaines les plus difficiles ou de pointe, aux carrefours des idéologies, dans les tranchées sociales, là où il y a encore une confrontation entre les exigences brûlantes de l’homme et le message pérenne de l’Évangile », là où il y a beaucoup de possédés, de paralysés et de boiteux, là se trouve le disciple, envoyé pour semer l’espérance, pour déposer dans les cœurs asséchés la joie de l’Évangile. Et dans la première lecture de ce sixième dimanche de Pâques, nous voyons combien l’apostolat de Philippe donne la lumière et la joie, montre un chemin de vie à tant de samaritains : « il y eut dans cette ville une grande joie » dit le texte.

Il est vrai que c’est le Seigneur ressuscité lui-même qui guide son troupeau avec la force de son Esprit ; pourtant, « il sait [aussi] agir et travailler également avec des instruments insuffisants » (Pape Benoît XVI) que nous sommes ; afin que son message de paix et de lumière remplisse la terre.

Cette terre désespérée, fracturée, incapable de prendre un peu de hauteur, a besoin des hommes et des femmes prêts à tout moment à rendre raison de l’espérance qui est en eux, comme le demande Pierre dans la seconde lecture. Et cette espérance, c’est Jésus. Jésus qui change la vie, Jésus qui donne la vie. Mais Saint Pierre ne se limite pas seulement à encourager les disciples à témoigner du Christ, mais il suggère aussi la méthode, la manière pour le faire : « avec douceur et respect ». « La tentation de lier l’Évangile aux coups de bâton inquisiteurs, de condamnation » (Pape François) demeure toujours. Mais l’Évangile s’annonce avec amour, en respectant les cultures et les personnes dans leurs diversités, en tenant compte de la situation particulière et concrète des destinataires de cette bonne nouvelle.

Oui « douceur et respect », parce que les hommes – même ceux qui n’ont pas encore reçu le Saint Esprit, c’est-à-dire qui vivent collés à la poussière de la terre, dans la mondanité – les hommes, en fin de compte, appartiennent au Père et sont à la recherche du Créateur, de Dieu. Quand ils s'aperçoivent que quelqu'un leur parle à partir de la cathèdre de Moïse, avec arrogance et supériorité, ils comprennent alors que c'est trop peu et qu'il ne peut pas être ce qu'ils cherchent. Cependant là où le chrétien s’abaisse pour laisser Jésus faire son entrée dans le monde, alors s'ouvre la porte de la relation que l'homme attend.

Le plus important, c’est l’amour du Christ. Proclamer le Christ veut dire le connaître et l'aimer toujours plus, pour que notre volonté s'unisse à la sienne et que notre action devienne une seule chose avec son action. Prions pour cette intention, engageons-nous précisément pour cela : que notre union avec le Christ ressuscité devienne toujours plus profonde, de sorte que par notre intermédiaire, ce soit le Christ lui-même qui crée la joie.

(KS)








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