2017-05-25 15:56:00

Cardinal Parolin: «solidarité partagée» pour prévenir les catastrophes


(RV) Renforcer les activités de prévention des risques, pour et avec les plus pauvres: c’est le message envoyé par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, ce jeudi 25 mai 2017. Dans une lettre adressée au président mexicain Enrique Peña Nieto, actuel président de la Plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophes, un forum de discussion soutenu par l’ONU qui se réunit pour la cinquième fois du 22 au 26 mai à Cancun (Mexique), le cardinal Parolin souhaite «un changement de mentalité et de modes de vie». «Quand nous prenons en considération le futur de l’humanité, nous ne pouvons pas nous limiter à des aires techniques ou sectorielles: nous parlons de valeurs, de responsabilité, de solidarité partagé qui mettent en jeu le bien de la famille humaine entière.»

Pour le secrétaire d’État du Saint-Siège, l’année 2017 doit permettre de rendre concrets les trois plans d’action de l’ONU adoptés en 2015: le cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes, l’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Accord de Paris sur le climat. Il propose trois pistes pour avancer dans la réduction des risques de désastres.

«Renforcer les activités de prévention, d’éducation et de formation»

La première piste concerne «la nécessité de renforcer les activités de prévention, d’éducation et de formation», afin de «réduire les pertes humaines, matérielles et économiques causées par les catastrophes naturelles». Le cardinal Parolin souligne l’importance des «instruments éducatifs et de "early warning" ("alertes rapides")» pour «résoudre de manière considérable le nombre de victimes». Il note également que la culture qui en découle n’a pas seulement des répercussions positives «sur la lutte contre la pauvreté et le changement climatique» mais aussi «sur la reconnaissance de la dignité humaine et de la centralité de l’être humain».

Ces processus de conscientisation doivent «porter une attention particulière» aux populations les plus vulnérables puisque «les plus pauvres sont souvent les victimes principales des catastrophes naturelles», indique dans un second temps le cardinal. Il souligne que les catastrophes naturelles ne réclament pas seulement des réponses «matérielles, mais aussi humaines et spirituelles», notamment face aux «blessures intérieures» causées par la mort d’un proche ou la disparition du produit des «sacrifices d’une vie entière».

Nécessaire implication des populations locales

Enfin, le prélat italien met en avant le rôle «essentiel» des populations les plus vulnérables «dans ces processus de prévention, de réaction et de reconstruction». «Dans ce contexte, les traditions religieuses et culturelles sont très importantes et représentent des sources d’enrichissement pour la résilience», note-t-il, réclament une «ample participation» des populations locales, notamment des populations indigènes.

Pour conclure, le cardinal Parolin espère que le travail de la Plateforme en faveur de la «résilience» aille de pair avec le développement d’une collaboration «réelle, responsable et fraternelle fondée sur le bien commun». Il assure que le «Saint-Siège est toujours prêt à offrir sa contribution» dans cette perspective.

1 enfant sur 4 affecté par des catastrophes naturelles et des conflits

Organisée par le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes, la Plate-forme mondiale constitue un forum rassemblant des gouvernements, des organisations intergouvernementales, des ONG, des collectivités locales, des chefs des autorités locales, des parlementaires, des instituts scientifiques et universitaires ainsi que des entreprises des secteurs public et privé et de nombreux autres acteurs œuvrant pour la réduction des risques de catastrophe.

Mercredi 24 mai, le fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef) y a tiré la sonnette d’alarme, indiquant qu’un enfant sur quatre dans le monde est affecté par des catastrophes naturelles, des conflits armés, des violences et des crises. «Il est essentiel que les pays sachent évaluer les risques auxquels les enfants sont exposés en cas de désastres pour mettre en place des programmes qui facilitent leur prise en charge», souligne dans un communiqué Christian Skoog, représentant de l'Unicef au Mexique.

(SBL)








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