2017-05-27 15:32:00

Le Pape aux jeunes Gênois : "ne soyez pas des touristes de la vie"


(RV) C’est la troisième étape de la visite pastorale du Pape François à Gênes : sa rencontre avec les jeunes de la mission diocésaine au sanctuaire marial de Notre-Dame de la Garde, situé sur le mont Figogna, à une vingtaine de kilomètres de la ville portuaire de Ligurie.

Le Pape a été accueilli à son arrivée par des milliers de jeunes, qui brandissaient avec enthousiasme des petits fanions à son effigie. Après s’être recueilli devant la statue de la Vierge Marie, telle qu’elle apparut à un simple berger au XVe siècle, et d’inviter les jeunes présents dans la majestueuse basilique du sanctuaire à faire de même, François s’est prêté au jeu des questions-réponses, avec quatre jeunes.

Pas de mission sans un coeur disposé à aimer

A une jeune fille qui lui demandait des conseils sur comment être missionnaire auprès des jeunes de son âge, surtout ceux touchés par des problèmes de drogue, le Saint-Père a affirmé que l’on ne pouvait rien faire sans amour. La mission exige une préparation du cœur, «un geste, un regard» d’amour envers ceux qui vivent des situations dégradantes ou de souffrance. «Serrer la main sale de l’autre, lui dire ‘tu es Jésus’, c’est la base de la mission. Si tu ne te sens pas de le faire, si ton cœur n’est pas disposé à aimer, alors reste chez toi et prie un chapelet», a-t-il lancé sous les applaudissements.

Et le Pape de revenir ensuite sur une tentation actuelle pour les jeunes, celle d’être «des touristes de la vie» : «comme ceux qui prennent des photos, et ne regardent pas les lieux qu’ils photographient (…) Puis une fois chez eux regardent ces photos». Cette appréhension superficielle des choses ne doit pas être celle du jeune chrétien, car cela veut dire «que je ne touche pas la réalité, que je ne vois pas les choses telles qu’elles sont». François a donc encouragé les jeunes à «laisser cette attitude de touristes pour devenir des jeunes avec un engagement sérieux dans la vie».

La mission change notre regard sur les autres

«La mission nous implique tous, comme peuple de Dieu, elle nous transforme», a encore fait remarquer le Pape. «Elle change notre regard (…), nous rapproche du cœur des personnes, et nous enlève de la tête cette idée qu’il y a des groupes dans l’Eglise, ceux des bons et des purs, et ceux des mauvais et des impurs». «Nous sommes tous pécheurs», a martelé le Pape et si le missionnaire ne sent pas concerné par ce qu’il annonce, alors «il se coupe des autres.» Même si quelqu’un est en état de péché mortel, Jésus ne l’abandonne pas : c’est la «folie de la croix».

Le missionnaire doit être «comme un navigateur», a assuré le Pape, -prenant ainsi une image éloquente pour ces habitants de Gênes, cité portuaire, et ville d’origine du fameux Christophe Colomb-, les enjoignant à scruter l’horizon avec courage.

"Est-il normal que la Méditerranée soit devenu un cimetière?"

Le Souverain Pontife a enfin évoqué la réalité brûlante des migrants : «Est-il normal que la Méditerranée soit devenu un cimetière ?» s’est-il demandé. «Est-il normal que tant de pays, - et je ne le dis pas pour l’Italie, qui est si généreuse-, ferment les portes à ces personnes qui fuient la faim, la guerre, à ces personnes exploitées qui viennent chercher un peu de sécurité ? Cela est-il normal ? Si ce n’est pas normal, je dois m’impliquer afin que cela n’arrive plus», a-t-il conclu.

La rencontre était retransmise sur écrans géants installés sur le parvis extérieur du sanctuaire, où se trouvaient des centaines de jeunes. Elle a également pu être suivie par les détenus de la prison de Gênes, que le Pape a salués et bénis, à la fin de son intervention.

(MA)

 

 








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