(RV) Entretien - Même si ce pays ne fait plus la Une des grands
médias internationaux, l’Ukraine reste une nation profondément divisée par le conflit
qui oppose les forces gouvernementales aux groupes séparatistes pro-russes dans l’est
du pays.
La dimension religieuse est prégnante dans cette guerre, avec la fracture entre orthodoxes
et gréco-catholiques, à laquelle s’ajoute un conflit interne aux orthodoxes, entre
l’Église orthodoxe ukrainienne, rattachée au Patriarcat de Moscou, et le Patriarcat
de Kiev. Cette Église avait été érigée en 1992 lors de l’indépendance ukrainienne,
mais n’a jamais été officiellement reconnue par les autres hiérarchies orthodoxes,
tout comme l’Église autocéphale ukrainienne, érigée elle en 1920 et implantée surtout
dans l’ouest du pays et dans la diaspora.
Sur le terrain pourtant, des membres des différentes Églises continuent à coopérer, notamment dans le cadre des Semaines sociales œcuméniques organisées cette semaine à Kiev.
Ce rassemblement, organisé trois ans et demi après la révolution, est un signe d’espérance pour l’unité de l’Ukraine pour Antoine Arjakovsky, codirecteur du Pôle « Société, Paix. Liberté » du Collège des Bernardins à Paris, et ancien directeur de l’Institut d’Études Œcuméniques de l’Université catholique d’Ukraine.
Il nous explique tout de même les difficultés qui persistent dans le monde orthodoxe, l’État ukrainien s’inquiétant des ingérences russes liées aux activités des diocèses rattachés au Patriarcat de Moscou. C’est pour cette raison que le président ukrainien Petro Porochenko soutient un projet de loi qui vise à établir une sorte de « concordat » avec l’Église orthodoxe, soumettant notamment les nominations d’évêques à un accord du gouvernement ukrainien.
(MD-CV)
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