2017-06-16 13:34:00

Pape François : c'est en se reconnaissant vulnérables que nous recevons la puissance de Dieu


(RV) Prenons conscience d’être faibles, vulnérables et pécheurs : seule la puissance de Dieu sauve et guérit. Le Pape a lancé cet appel ce vendredi 16 juin 2017 lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe.

Aucun de nous ne peut «se sauver lui-même» : nous avons besoin «de la puissance de Dieu» pour être sauvés. Le Pape François a réfléchi sur la Seconde Lettre de Saint Paul aux Corinthiens, dans laquelle l’apôtre parle du mystère du Christ, en disant «nous avons un trésor dans un vase d’argile», et exhorte tous à prendre «conscience» d’être justement «argile, faibles, pécheurs». Sans la puissance de Dieu, rappelle-t-il, nous ne pouvons pas «aller de l’avant». Ce trésor du Christ, a expliqué le Pape, nous l’avons «dans notre fragilité : nous sommes de l’argile». Parce que c’est «la puissance de Dieu, la force de Dieu qui sauve, qui guérit, qui met sur pieds», c’est-à-dire qui est au fond «la réalité de notre vulnérabilité».

«Nous sommes tous vulnérables, fragiles, faibles, et nous avons besoin d’être guéris, a précisé le Pape. Nous sommes bouleversés, nous sommes persécutés, frappés comme une manifestation de notre faiblesse, de la faiblesse de Paul, une manifestation de l’argile. Et ceci est notre vulnérabilité. C’est une des choses les plus difficiles dans la vie, reconnaître sa propre vulnérabilité. Parfois, nous cherchons à recouvrir la vulnérabilité, faire en sorte qu’elle ne voie pas, ou la maquiller, la dissimuler. Paul au début de ce chapitre dit : "Quand je suis tombé dans les dissimulations honteuses". Les dissimulations sont toujours honteuses. Elles sont hypocrites.»

Outre l’hypocrisie envers les autres, a précisé le Pape, il y a aussi la «confrontation avec nous-mêmes», c’est-à-dire quand nous croyons «être une autre chose», en pensant «ne pas avoir besoin de guérison» ou de «soutien». Quand nous disons, pour résumer, «je ne suis pas fait d’argile», j’ai «mon propre trésor».

«Ceci est la voie vers la vanité, la superbe, l’autoréférentialité de ceux qui ne se sentant pas argile, ceux qui cherchent la plénitude d’eux-mêmes. Mais la puissance de Dieu est celle qui nous sauve, parce que notre vulnérabilité, Paul la reconnaît : "nous avons souffert, mais nous ne sommes pas anéantis". Nous ne sommes pas anéantis, parce que la puissance de Dieu nous sauve. Nous sommes choqués, mais pas désespérés".  Il y a quelque chose de Dieu qui nous donne de l’espérance. Nous sommes persécutés, mais pas abandonnés, frappés, mais pas tués. Il y a toujours ce rapport entre l’argile et la puissance, l’argile et le trésor. Nous avons un trésor en vase d’argile. Mais la tentation est toujours la même : couvrir, dissimuler, ne pas croire que nous sommes argile. Cette hypocrisie dans les rapports avec nous-mêmes.»

L’apôtre Paul, avec cette façon «de penser, de raisonner, de prêcher la Parole de Dieu» nous amène donc à un dialogue «entre le trésor et l’argile». Un dialogue que nous devons faire continuellement, «pour être honnêtes». François a donné l’exemple de la confession, quand «nous disons les péchés comme s’ils étaient une liste de prix au marché», en pensant «badigeonner un peu l’argile» pour être plus forts. Nous devons au contraire accepter la faiblesse et la vulnérabilité, même s’il est difficile de le faire. C’est ici qu’entre en jeu «la honte».

«C’est la honte qui élargit le cœur pour qu’entre la puissance de Dieu, la force de Dieu. La honte d’être de l’argile et de ne pas être un vase d’argent ou d’or. Et si nous arrivons à ce point, nous serons heureux. Nous serons très heureux. Le dialogue entre la puissance de Dieu et l’argile : pensons au lavement des pieds, quand Jésus se rapproche de Pierre, et que Pierre dit : "Non, pas à moi, Seigneur, s’il te plait ! Qu’est-ce que tu fais ?" Il n’avait pas compris, Pierre, qu’il était de l’argile, qu’il avait besoin de la puissance du Seigneur pour être sauvé.»

Le fait de se reconnaître «vulnérables, fragiles, faibles, pécheurs» est donc une forme de «générosité». C’est seulement si nous, nous acceptons d’être argile, que «l’extraordinaire puissance de Dieu viendra à nous et nous donnera la plénitude, le salut, le bonheur, la joie d’être sauvés», en recevant ainsi le «trésor» de Dieu, a conclu le Pape François.

(CV)








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