2017-06-17 16:27:00

Méditation pour la Solennité de la Sainte Trinité


(RV) Le Père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation avec les lectures du Corps et du Sang du Christ :  

En cette solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, nous nous souvenons que Dieu nourrit son peuple. Dieu nourrit son peuple non pas parce qu’il le gave d’aliments, mais parce que, en l’invitant à recevoir le Corps et le Sang du Christ, il le conduit à se mettre à la suite de Celui qui, par amour, s’est dépouillé de tout.

Tirée du Deutéronome, la première lecture de ce dimanche nous rappelle que, au désert, le peuple d’Israël a été nourri par son Dieu. Au désert, le peuple venait d’être libéré de l’esclavage en Egypte, mais il connaissait les dangers des serpents et des scorpions, il souffrait de la faim et de la soif. Dieu lui a alors donné la manne comme nourriture.

Le soir de la dernière Cène, il nous est dit que Jésus prend du pain, le bénit et le donne à ses disciples en disant « ceci est mon corps », puis qu’il prend la coupe remplie de vin, la bénit et la donne à ses disciples en disant « voici mon sang ». Jésus est alors sur le point d’entrer dans l’expérience de la passion, et il dit ces paroles fortes : « voici mon corps », « voici mon sang ». Il invite ainsi ses disciples à se donner sans réserve, comme lui-même le fera lors de la passion. Là se trouve le chemin de vie proposé à tout homme, à toute femme, à tout enfant.

L’évangéliste Jean nous rappelle, dans le texte lu aujourd’hui, que la foule est surprise, voire choquée, d’entendre Jésus dire : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde ». Et nous aussi, nous pouvons être surpris, voire choqués, par des paroles aussi fortes. Comment cela est-il possible ?

Peut-être que certaines expériences humaines peuvent nous aider à entrevoir ce que Jésus veut dire par une telle déclaration. Je dis bien « entrevoir », car le mystère du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ demeure au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Lorsque, dans les circonstances extrêmes d’une guerre, le franciscain Maximilien Kolbe, aujourd’hui vénéré comme saint, demande à mourir à la place d’un autre prisonnier afin que cet homme ait la vie sauve, alors il nous est montré combien le don radical de soi est chemin de vie. Lorsque, dans le contexte de la vie conjugale bâtie sur l’amour, mari et femme font le choix de se donner radicalement à l’autre, renonçant à absolutiser leurs propres préférences individuelles pour bâtir – ensemble – une profonde vie de couple, alors il nous est montré combien l’attention radicale à l’autre est chemin de vie. Lorsque, au sein d’une famille, des parents font tant de sacrifices pour permettre à leurs enfants de grandir, de se former et de voler un jour de leurs propres ailes en posant des choix qui ne sont pas nécessairement ceux qu’ils avaient prévu pour leurs enfants, alors il nous est montré combien l’amour des parents pour leurs enfants est une joie profonde, bien qu’elle soit souvent traversée par de réels renoncements. Nous pourrions multiplier les exemples qui nous aident à entrevoir la grandeur du chemin que Jésus ouvre pour nous. En accueillant le Corps et le Sang du Christ, en communiant à son Corps et à son Sang, nous disons notre désir d’entrer pleinement dans la perspective que Jésus nous offre : la voie de l’amour passe par le don radical de soi, et cette voie est chemin vers la vie. Que le Seigneur nous aide, les uns et les autres, à être ainsi en communion avec le Christ ! (JPB)








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