2017-06-21 16:42:00

Le Pape développe un projet d'aide pour le Soudan du Sud


(RV) Entretien – Ce mercredi 21 juin 2017 a été présenté en salle de presse du Saint-Siège un programme d’aide du Pape François au Soudan du Sud. Ce pays indépendant depuis 2011 est fracturé depuis près de quatre ans par une guerre civile qui oppose les partisans du président Salva Kiir à ceux de son ancien vice-président Riek Machar. Aux dizaines de milliers de victimes directes du conflit s’ajoutent celles de la malnutrition, voire de la famine dans certaines régions ; et des épidémies comme le choléra.

Cette situation critique a empêché le Pape de visiter le Soudan du Sud cette année, comme il l’avait prévu après avoir reçu à Rome, en octobre 2016, les responsables des Églises chrétiennes du pays. Mais à travers cette opération de soutien financier baptisée «Le Pape pour le Soudan du Sud», François vise à «soutenir et encourager l’œuvre des différentes congrégations religieuses et organismes d’aide internationale qui sont présents sur le territoire et qui se dévouent infatigablement à secourir la population et à promouvoir le processus de développement et de paix», a expliqué le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral.

Soutien en matière de santé, d'éducation et d'agriculture

D’un montant total d’environ 500.000 dollars, cette initiative vise à soutenir des projets dans le domaine de la santé, avec un soutien financier aux sœurs comboniennes qui gèrent, dans des conditions extrêmes, deux hôpitaux à Wau et Nzara ; dans le domaine de l’éducation, avec des bourses de deux ans pour des étudiants en vue de l’obtention du diplôme d’enseignement pour l’école primaire ; et dans le domaine de l’agriculture, avec un projet géré par Caritas, qui implique environ 2.500 familles déplacées en vue d’organiser leur autosuffisance alimentaire.

Le secrétaire général de Caritas Internationalis, Michel Roy, explique à Cyprien Viet les enjeux de l’action des Caritas et du Saint-Siège au Soudan du Sud.

D'après l’ONU, la famine perdrait du terrain au Soudan du Sud mais les souffrances liées à la faim se propageraient, touchant 6 millions de personnes désormais. D’un point de vue technique, l’état de famine (situation où des gens meurent de faim) ne s’applique plus à deux comtés (Leer et Mayandit) où il avait été déclaré en février dernier, et l’aide a évité que la famine ne s’aggrave dans deux autres (Koch et Panyijiar), estiment dans un communiqué commun publié ce mercredi l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et le Programme alimentaire mondiale (PAM).

Mais la situation se détériore «dans l’ensemble du pays», s'alarment les institutions onusiennes, principalement à cause du conflit armé mais également de récoltes inférieures à la moyenne, de la hausse des prix alimentaires et des effets de la saison maigre annuelle. «Le nombre de personnes confrontées à des niveaux de faim extrême (le seuil précédant celui de la famine sur l'échelle IPC) a atteint les 1,7 million, soit une hausse d'1 million par rapport au mois de février.»  Six millions de personnes ont du mal à trouver de quoi se nourrir.

L’ONU note que même le sud-ouest du pays, qui faisait office de «grenier alimentaire national», est désormais touché. «Les communautés agricoles ont dû fuir leurs domiciles, se réfugiant dans les pays voisins et laissant derrière elles leurs champs.» La FAO, l’Unicef et le PAM demandent la fin des conflits afin de pouvoir accéder aux populations, soulignant que l’aide alimentaire est cruciale, tout comme celles en matière de soins de santé, d’eau potable et d’assainissement.

(SBL-CV)








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