2017-06-26 17:57:00

Le cardinal Turkson promeut la prévention face au fléau de la drogue


(RV) Ce 26 juin marque la 30è journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues, instituée en 1987 par l'Assemblée Générale des Nations Unies pour réagir face au fléau des stupéfiants. À cette occasion, le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral, a envoyé un message afin «d’attirer l’attention sur le fait que les drogues continuent à se répandre sous des formes et des dimensions impressionnantes», comme avait mis en garde le Pape François en 2014.

Le cardinal déplore d’abord que la drogue soit aujourd’hui «devenue un produit de consommation rendu compatible avec la vie quotidienne, avec une activité ludique, voire avec la recherche du bien-être», un phénomène soutenu par les demandes accrues de traitements aux opiacés ou les possibles usages thérapeutiques du cannabis. Ce sujet sur le cannabis qui fait débat au niveau international mérite «de mieux comprendre les tendances dans son usage, les dommages qui y sont liés et les conséquences des politiques de réglementation dans les différents pays, qui encouragent le marché illégal à développer des produits destinés à influencer les modèles de consommation et à réaffirmer la primauté du désir qui se satisfait de manière compulsive avec la substance».

Il pointe notamment du doigt les lacunes des politiques face «à un marché de la drogue très compétitif et flexible vis-à-vis de la demande». Il donne l’exemple des «opiacés synthétiques extrêmement puissantes créées récemment, l’ecstasy et les amphétamines», des substances qui ont investi les espaces quotidiens et définissent désormais un nouveau profil de polyconsommateur.

Pour faire face au phénomène, le préfet du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral appelle à définir des «modèles d’intervention et de systèmes de surveillance adaptés, associée à la dotation de fonds», et non à la seule solution d’urgence qui «prend souvent le pas sur une culture sérieuse de la prévention». Il est ainsi nécessaire, dans la prise en compte des dépendances, que les politiques s’adaptent aux multiples facteurs à l’origine de la consommation de drogue et se concentrent sur la prévention et l’éducation.

En effet, ce manque de responsabilisation vis-à-vis de la drogue aujourd’hui résulte d’une «désagrégation de l’autorité des figures adultes et des difficultés constatées au niveau parental». Ainsi, le cardinal Turkson invite à s’investir dans la formation intégrale des jeunes «afin d’éviter que les jeunes ne grandissent sans «soin», en étant davantage élevés qu’éduqués, attirés par des «prothèses curatives», auxquelles les drogues savent bien ressembler». Pour éviter la dépendance et répondre à la recherche du «vertige pour se sentir vivants» des adolescents, le prélat rappelle les paroles du Pape François au sujet des jeunes: «stimulons tout ce qui les aide à transformer leurs rêves en projets, et qu’ils puissent découvrir que tout le potentiel qu’ils ont est un pont, un passage vers une vocation (au sens le plus large et le plus beau du mot). Proposons-leur de vastes objectifs, des grands défis et aidons-les à les réaliser, à atteindre leurs objectifs. Ne les laissons pas seuls».








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