2017-07-05 07:36:00

Venezuela: les soutiens de Nicolas Maduro commencent à douter


(RV) Entretien – Au Venezuela, le pouvoir du président Nicolas Maduro est de plus en plus contesté. La procureure générale du pays, Luisa Ortega, pourtant issue du camp chaviste, a appelé le Parlement ce lundi 3 juillet 2017, à «lutter pour la démocratie». Elle était convoquée le lendemain à comparaitre devant la Cour Suprême qui devait décider ou non de la poursuivre. La magistrate est accusée de fautes dans l’exercice de ses fonctions. Mais Luisa Ortega a fait savoir qu’elle n’allait pas se soumettre à «ce tribunal inconstitutionnel et illégitime».

Manifestations quotidiennes et entêtement du pouvoir

Dans le même temps, un tribunal militaire a ordonné l’incarcération de 27 étudiants qui avaient été arrêtés dimanche dernier lors d’une manifestation contre le président de la République. C’est l’énième signe du durcissement de la répression contre les opposants au chef de l’État.
Or, les manifestations sont quotidiennes au Venezuela. La population proteste contre le pouvoir du président Nicolas Maduro depuis que le Tribunal Suprême de Justice (TSJ) a tenté de s’arroger, le 31 mars 2017, les pouvoirs de l’Assemblée Nationale, dominée par l’opposition. Si les juges ont reculé, le mécontentement demeure alors que le successeur de Hugo Chavez n’entend pas lâcher le pouvoir.

Preuve en est, la convocation pour le 30 juillet prochain, d’élections pour désigner une assemblée constituante «populaire» qui doit rédiger un nouveau texte fondamental. L’opposition dénonce cette initiative et ne participera pas au vote. Elle considère qu’il s’agit là d’une manœuvre de Nicolas Maduro pour se maintenir à la tête de l’État, évitant ainsi de passer par une nouvelle élection présidentielle, prévue théoriquement l’année prochaine.

Le doute croissant des chavistes

Face au durcissement du climat politique, dans un contexte de pénurie alimentaire et de médicaments, avec une inflation galopante, les voix critiques s’élèvent maintenant au sein même des chavistes. C’est le cas de la procureure générale du pays, Luisa Ortega. Mais c’est aussi le cas d’une partie de la population qui avait soutenu jusque-là le pouvoir chaviste et qui avait plébiscité ses réformes sociales. Car l’opposition dépasse de loin le seul cadre de la droite, opposée depuis toujours au régime chaviste. C’est ce qu’ explique à Xavier Sartre Paula Vasquez, anthropologue et sociologue au CNRS, spécialiste du Venezuela

(XS-JCP)








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