2017-07-28 18:50:00

RCA : L'évêque de Bangassou très inquiet pour les musulmans


(RV) Entretien - «Bangassou est une bombe à retardement prête à exploser à tout moment» : c’est en ces termes que l’évêque de Bangassou, Mgr Juan José Aguirre Muños, évoque la situation dans cette ville du sud-est de la République centrafricaine. Deux mois après des violences meurtrières, la population vit de nouveau dans la terreur. Quelques 2 000 musulmans sont toujours retranchés dans le petit séminaire de l’évêché de Bangassou, «sous la protection de l’Église» et des casques bleus marocains, affirme t-il. Autour d’eux, des miliciens anti-balaka prêts à les tuer.

Ils veulent «les asphyxier» en les empêchant de s’approvisionner en eau, en nourriture et en bois de chauffage. «Si une femme sort du périmètre du site, on lui coupe les oreilles, si un homme sort on l’égorge» relate Mgr Juan José Aguirre Muños qui indique avoir rencontré, ce jeudi 27 juillet 2017 à Bangui, la capitale, certains ministres pour leur demander de l’aide.

«J’ai demandé que le gouvernement soit présent, que le site soit délocalisé, qu’il y ait un envoi de forces capables de sécuriser la ville et de chasser les anti-balakas violents». «Depuis deux mois, il y a eu beaucoup de larmes à Bangassou, poursuit-il, il faut arrêter cela. Cette situation ne peut plus durer».

Le 26 juillet dernier, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit «extrêmement inquiet au sujet des combats dans le sud-est de la République centrafricaine». Il s’exprimait après la mort de trois casques bleus marocains depuis dimanche 23 juillet. Les forces onusiennes ont été prises dans une embuscade tendue par des anti-Balaka, selon la Mission des Nations unies en Centrafrique.

«Si on la laisse perdurer, la situation actuelle risque de saper les résultats durement acquis pour parvenir à une paix durable», a-t-il indiqué dans un communiqué, appelant toutes les parties à «cesser la violence» et à «prendre des actions pour éviter une plus grande détérioration de la fragile situation en matière de sécurité».

Au total, neuf casques bleus ont été tués cette année. Plus d'un million de personnes ont été déplacées dans le pays et la survie de plus de 2,3 millions d'habitants - la moitié de la population - dépend de l'aide humanitaire, selon l'ONU qui a déployé 12.350 soldats et policiers pour protéger les civils et soutenir le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra, élu l'an dernier.

(HD avec AFP)








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