2017-08-08 20:02:00

Les Milanais ont dit adieu au cardinal Tettamanzi


(RV) Les obsèques du cardinal italien Dionigi Tettamanzi, décédé samedi dernier, ont été présidées ce mardi matin à la cathédrale de Milan par le cardinal Angelo Scola, son successeur à la tête du diocèse lombard.

Six cardinaux et une trentaine d’autres évêques ont concélébré cette messe, notamment le futur archevêque de Milan, Mgr Mario Delpini, qui prendra ses fonctions en septembre. Plus de mille prêtres ont également participé à cette messe, qui s’est tenue en présence de plusieurs personnalités politiques de premier plan, notamment l’ancien chef du gouvernement italien Mario Monti.

«La mort de cet homme, "aimaible et aimé" comme l’a défini le Pape François dans son message, n’est pas une défaite de la vie ; au contraire, elle en est la plénitude : sa mort est une victoire.» Le cardinal Scola, en faisant référence aux deux lectures sur la Passion de Jésus proposées dans la liturgie, puis à l’Évangile qui décrit la rencontre de Jésus Ressuscité avec ses apôtres, a rappelé que comme le Christ s’est offert lui-même pour nous tous, le cardinal Tettamanzi a lui aussi su faire de sa vie une offrande.

«Ce qui frappait en lui, c’était son permanent sourire, expression d’une humanité contagieuse, reflet de la tendresse de Jésus et de Marie envers tous ceux qu’il rencontrait, et qu’avec une exceptionnelle patience il saluait un par un.»

Il a ensuite porté son regard vers les nombreuses activités assumées par le cardinal, notamment dans sa collaboration avec saint Jean-Paul II, Benoît XVI et dernièrement avec le Pape François dans le domaine des sciences morales et bioéthiques dans lesquelles il était profondément expert.

«Pour ce qui concerne notre chère métropole milanaise, a poursuivi le cardinal Scola, le rapport du cardinal Dionigi avec la société civile a eu un poids notable. Il s’est manifesté non seulement à travers l’ouverture aux questions sociales, à laquelle il a ajouté l’engagement œcuménique avec les frères juifs et l’engagement interreligieux. Il s’est exprimé aussi à travers une attention aux problèmes de la famille, du mariage, des familles blessées, de la vie, du travail et de la marginalisation sous ses nombreuses et douloureuses formes».

«Le cardinal était guidé par un profond sens de la justice, a encore affirmé le cardinal Scola, qui s’exprimait dans la promotion et dans la défense des droits de chacun», dans le respect de ses devoirs. «Il a su dénoncer les maux de notre terre sans timidité, mais toujours d’une façon constructive». Mais confier le cardinal Tettamanzi au Père ne peut pas se réduire à un geste de gratitude humaine. Il doit nous interroger sur l’état de notre foi, et sur la disponibilité qui à partir de cette foi nous amène à nous mettre au service, «parce que cette foi fut le moteur de toutes les expressions de la vie du cardinal. Le cardinal l’a enseigné jusqu’à la fin, surtout dans les derniers mois de sa maladie, portée dans une attitude d’offrande pleine et consciente. La mort dans le Christ du cardinal Dionigi jette alors une lumière sur toute sa vie et surtout sur son ministère.»

Il a voulu être réellement un témoin fidèle du Christ, tendu à ne rien perdre de ce que l’Église lui avait confié, a expliqué le cardinal Scola, expliquant que «l’Église ambrosienne, et pas seulement, saura trouver des façons de maintenir l’héritage abondant de ce père et maître».

Au terme de la célébration, le cardinal Tettamanzi a été enterré dans la cathédrale, au pied de l’autel "Virgo Potens", près de l’urne contenant la dépouille du bienheureux cardinal Schuster, qui fut l’archevêque de Milan durant la Seconde guerre mondiale, et fut béatifié par Jean-Paul II en 1996.

(CV)








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