2017-08-09 18:50:00

Le cardinal Parolin en Russie du 20 au 24 août


(RV) «La paix constitue une priorité claire et incontournable», que ce soit «pour le Pape François» ou «pour moi personnellement» dans un moment historique comme celui actuel, durant lequel on assiste à «une augmentation des tensions et conflits dans diverses parties du monde» : c’est ce qu’a affirmé le cardinal Pietro Parolin, dans une interview publiée par le Corriere della Sera le 9 août, en vue du voyage que le Secrétaire d’État du Saint-Siège accomplira en Russie du 20 au 24 août.

En répondant aux questions du vaticaniste Gian Guido Vecchi, le cardinal révèle que «la visite était à l’étude depuis déjà quelque temps», et que, «sauf imprévus, des rencontres avec le président de la Fédération de Russie et avec le patriarche de Moscou sont au programme».

En s’arrêtant sur les motivations du voyage, le cardinal Parolin explique que comme le Saint-Siège nourrit «un intérêt spécial pour la vaste zone orientale de l’Europe qui, en plus de faire valoir de riches traditions culturelles et religieuses, a un rôle à assumer dans la recherche d’une meilleure stabilité du continent et d’une meilleure unité. Après la période de l’opposition idéologique, et dans le nouveau contexte ouvert par la fin de la guerre froide, il est important d’encourager le respect, le dialogue et la collaboration réciproques, en vue de la promotion de la paix.» Dans une telle perspective, précise le cardinal Parolin, après les visites accomplies dans d’autres pays de la région, qui l’ont notamment amené en Biélorussie, dans le Caucase, dans les pays baltes et en Ukraine, l’étape en Russie représente une opportunité de «compléter le cadre», en manifestant «la proximité spirituelle du Pape aux communautés catholiques locales», et pour «rencontrer les plus hautes autorités russes pour des entretiens sur les thèmes bilatéraux et internationaux, sans oublier les contacts au niveau œcuménique», précise le Secrétaire d’État dans cet entretien.

Interrogé sur les thèmes à aborder avec le président Vladimir Poutine, le cardinal Parolin rappelle que «l’Église ne cesse d’appeler tous les responsables politiques de la planète à ne pas faire passer les intérêts nationaux ou particuliers devant le bien commun, le respect du droit international – non pas le droit à la force, mais la force du droit -, et à la concorde et à la collaboration entre les nations. Et la méthode est toujours le dialogue», insiste-t-il.

Interrogé sur les conflits en cours au Proche-Orient, en Syrie et en Ukraine, le cardinal Parolin rappelle que «tous les conflits du monde sont un objet de constante attention et préoccupation du Saint-Siège, comme le démontrent les nombreuses interventions du Saint-Père et les initiatives que le Saint-Siège a cherché à assumer. Par conséquent, la nécessité et l’urgence de chercher la paix et les modalités avec lesquelles le faire seront certainement l’un des thèmes principaux des entretiens» avec le chef de l’État russe.

En évoquant les tensions croissantes entre la Russie et les États-Unis, le Secrétaire d’État se dit confiant dans le fait que «les deux parties sauront agir avec la responsabilité due pour éviter l’augmentation de la tension, et seront disposées à reconnaître les éventuelles erreurs qui auraient pu être à l’origine de cette situation». Il souligne par ailleurs l’importance du «rôle des Églises et des sociétés civiles dans le fait d’encourager chaque initiative qui permette de rendre plus positive l’atmosphère générale».

Enfin le cardinal Parolin évoque son entretien avec le patriarche Cyrille, en expliquant qu’en «allant à Moscou dans le costume de collaborateur du Pape François», il apportera au patriarche de l’Église orthodoxe russe «son salut cordial et fraternel». Il explique par ailleurs que la rencontre donnera l’occasion de revenir sur «l’interaction entre les Églises, et entre les Églises et la société, au regard des grands thèmes spirituels, culturels et politiques d’aujourd’hui». Il espère que cette rencontre «pourra servir pour une meilleure connaissance, estime réciproque et collaboration entre catholiques et orthodoxes».

Enfin concernant la possibilité d’un voyage de François en Russie, ce qui serait une première pour un Pape, le cardinal Parolin explique que cette possibilité ne relève pas de sa visite, mais qu’il espère offrir «avec l’aide de Dieu, quelque contribution aussi dans cette direction».

(CV- L'Osservatore Romano)

 

 








All the contents on this site are copyrighted ©.