2017-08-09 19:21:00

Venezuela: le cardinal Urosa dénonce la dérive autoritaire du pouvoir


(RV) L’archevêque de Caracas, le cardinal Jorge Urosa Savino, a exprimé dans un communiqué «sa stupeur et son refus» devant les mesures prises ces derniers jours par le gouvernement, parce qu’elles vont «contre la volonté du peuple souverain».

En particulier, il condamne l’expulsion de l’Assemblée nationale de son siège légal dans le Palais fédéral législatif, et la destitution des maires de l’opposition. Ces mesures suscitent la stupeur par leur violence et leur caractère arbitraire, explique le cardinal, en appelant le président Nicolas Maduro à «chercher des solutions à la crise économique, politique et sociale que vit le pays».

Les précisions de Xavier Sartre

Durant la nuit du mardi 8 août, le siège du Palais législatif à Caracas a été occupé militairement par la Garde Nationale, qui a empêché l’accès des députés, en majorité de l’opposition, au siège légal du Parlement. L’occupation du siège législatif de la part de l’Assemblée nationale constituante est considérée par le cardinal Urosa comme une «invasion arbitraire» de la part d’un «organisme invalidement constitué parce qu’il n’a pas été convoqué par le peuple et que son élection est suspecte de fraude». Le cardinal souligne donc que l’expulsion de cet important organe public «attente à la volonté du peuple qui a élu l’Assemblée nationale lors des consultations du 2 décembre 2015». L’archevêque de Caracas rappelle que la Constituante n’a pas le droit de s’approprier la siège de l’Assemblée nationale, réaffirmant que «ceci est un acte arbitraire, violent, et donc inacceptable».

Le cardinal Urosa s’est prononcé aussi contre les «très graves» sanctions prises par le Tribunal suprême de Justice contre certains maires de l’opposition. 14 maires ont en effet été menacés par le Tribunal. Trois d’entre eux ont déjà été condamnés à diverses peines de prison. L’archevêque évoque notamment les cas des maires de Chacao, El Hatillo et Lecherias, accusés d’insubordination. «Ces sanctions vont à l’encontre des droits des maires et de la volonté du peuple qui les a élus pour administrer leurs propres mairies», dénonce le communiqué diffusé par l’archidiocèse de Caracas, qui demande «de cesser ces actions et de créer un environnement de calme qui permette de trouver des solutions à la crise dans le pays».

(CV)

 








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