2017-08-12 16:10:00

Méditation du 19ème dimanche du Temps Ordinaire. Année A


le Père Joseph Ballong  nous introduit à la médiation avec les lectures du 19ème dimanche du Temps Ordinaire. «S’avancer vers Jésus dans le monde, c’est encore vivre vraiment l’aventure de l’Evangile, avec les risques, parfois les doutes, que cela comporte ».

 

(RV) Les textes de ce 19ème dimanche nous invitent à être prêts à tout pour annoncer Dieu,  risquer notre sécurité, dépasser par la foi nos limites humaines pour rejoindre Jésus dans le monde où il nous envoie et nous attend. C’est ce que fait Pierre dans l’Evangile de ce dimanche en marchand sur les eaux.

Quitter la barque pour rejoindre Jésus.

Comment Pierre est-il arrivé là. Jésus vient d’apprendre la mort de Jean-Baptiste ; pour lui aussi, le risque grandit. Il est temps de pousser ses disciples à se prendre en mains, de les préparer à son absence. Alors après les avoir invités à nourrir  la foule qui les suit, Jésus  les oblige à s’embarquer et à le devancer sur l’autre rive du lac.

Voici donc les disciples seuls dans une barque battue par les vagues. C’est la nuit, moment où se réveillent les peurs ancestrales de l’homme, signe aussi de l’absence  de Dieu.

Vers la fin de la nuit, nous dit saint Matthieu, Jésus arrive en marchand sur les eaux. Devant la frayeur des disciples, il les rassure aussitôt. Quelle force pousse alors  Pierre seul, à se lever pour sortir de cette barque qui offre malgré tout une certaine sécurité ? De façon presque provocante, il s’adresse à Jésus : «  Seigneur, si c’est  bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l’eau ». A-t-il encore un doute ou  bien ressent-il, au fond de lui, le besoin de dépasser sa peur, de se risquer encore plus loin avec Jésus ? Et Jésus l’invite à affirmer sa foi, et même à en éprouver les limites, avant de le ramener vers lui à la barque. C’est alors que le vent tombe, que la nuit est  finie.

Face aux difficultés, comment les premiers chrétiens n’auraient-ils pas reconnu leur jeune Eglise  dans cette barque voguant par vents contraires sur les eaux agitées ? Jérusalem est prise, le Temple détruit, ils ont fui leur pays pour échapper à la persécution, ils ont perdu leurs repères. Ils rament à contre courant dans un monde indifférent sinon hostile ; pour aller de l’avant, ils doivent inventer des réponses neuves à des situations nouvelles ; certains doivent prendre le risque, comme Pierre, de marcher sur les eaux.

Aujourd’hui  encore, Jésus envoie son Eglise sur les flots du monde. Devant les  nouveaux rythmes et modes de vie, dans une société de plus en plus sécularisée, avec des questions nouvelles dans des domaines aussi variés que l’économie, la société ou la morale, ou la multi culturalité ; il faut , seul ou en groupe, trouver ou essayer de trouver, dans la fidélité au message de l’Evangile, une solution aux questions  actuelles.

S’avancer vers Jésus dans le monde, c’est encore vivre vraiment l’aventure de l’Evangile, avec les risques, parfois les doutes, que cela comporte, dans notre prise de parole ou nos engagements au service des autres , pour dénoncer le mal ou l’injustice,  pour dénoncer le péché et inviter à la conversion et à la réconciliation.

Nous pouvons donc nous poser aujourd’hui la question suivante : sommes-nous prêts à marcher sur les eaux pour aller au devant de Jésus ? Nous acceptons alors le risque d’être étreints, comme Pierre, par le doute en éprouvant nos limites humaines. Mais le Christ ne nous abandonne jamais et nous tend toujours sa main rassurante.

(CM)








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