2017-08-19 17:32:00

Venezuela: l'ex-procureure Luisa Ortega a fui le pays


(RV) La situation s’envenime au Venezuela. L'ex-procureure Luisa Ortega, opposée au président Nicolas Maduro, a fui son pays et s'est réfugiée en Colombie ce vendredi 18 août 2017. Ce départ survient quelques heures après que l’Assemblée constituante a confisqué les pouvoirs du Parlement contrôlé par l’opposition. Un pas de plus dans la reprise en main du pays par Nicolas Maduro.

Écoutez le podcast de Blandine Hugonnet.

Luisa Ortega a été accueillie avec son mari vendredi à l’aéroport de Bogota, alors que l’ancienne procureure vénézuélienne était interdite de sortie du territoire. La chaviste devenue dissidente a aussi vu ses comptes bancaires gelés au début du mois. Mais son départ n’a pas empêché l’opposante à Nicolas Maduro de continuer à critiquer le président. Dans un enregistrement diffusé le jour de son départ, elle accuse le chef de l'État d'être impliqué dans le vaste scandale de corruption autour du constructeur brésilien Odebrecht. Luisa Ortega a aussi révélé ce vendredi sur Twitter que sa maison avait été perquisitionnée cette semaine, son mari faisant l’objet d’une accusation de corruption de la part du nouveau procureur.

Cette fuite de la plus farouche critique de la présidence Maduro en Colombie fait suite à sa révocation le 5 aout dernier. Il s'agissait du premier acte de l’Assemblée constituante élue fin juillet dans la violence et contestée par une grande partie de la communauté internationale. Vendredi, cette Assemblée constituante s’est arrogée sans ménagement les pouvoirs du Parlement, la seule institution du Venezuela contrôlée par l'opposition. L’Assemblée censée réécrire la Constitution a annoncé «assumer désormais le pouvoir de légiférer sur les sujets liés à la sécurité, la souveraineté, le système socio-économique et financier, les biens de l'État et les droits des Vénézuéliens». Le Parlement a immédiatement dénoncé ses actes «illégaux et anticonstitutionnels».

Il s'agit d'un nouvel épisode dans la crise politique alors que les protestations qui demandent le départ du chef de l'État ont déjà fait 125 morts depuis le 1er avril. Le Parlement a obtenu le soutien de l'Organisation des États Américains dont il a demandé une réunion d'urgence.

(SBL-BH)








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