2017-09-05 16:45:00

Rohingya : l’évêque birman de Mawlamyine appelle à la paix


(RV) Plus de 123 000 Rohingya se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les violences en Birmanie, selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations unies mardi 5 septembre 2017. Une fuite massive provoquée par une attaque, le 25 août, d’une trentaine de postes de police par les rebelles de l’Arakan Rohingya Salvation Army qui dit vouloir défendre les droits bafoués de la minorité musulmane. En réaction, l’armée birmane a lancé une vaste opération dans l’État de Rakhine, une région pauvre de l’ouest du pays.

«Dans le cadre de la crise en cours dans l’Etat de Rakhine, il est urgent de faire montre d’humanité» a estimé Mgr Raymond Saw Po Ray. Interrogé par l’agence Fides ce 5 septembre, l’évêque de Mawlamyine a lancé un appel «aux deux parties en cause, les militaires et les guérilleros Rohingyas» : «Il faut se respecter et construire un avenir de paix et de justice, basé sur le respect des droits fondamentaux. Nous rappelons qu’au cours de la dictature, en Birmanie, toutes les minorités ethniques ont été marginalisées et pénalisées». Maintenant, le président de la commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale de Birmanie espère «un changement d’approche de la part du gouvernement» tout en admettant que «dans l’Etat de Rakhine, il existe un véritable conflit armé dans la mesure où les Rohingyas ont formé une armée, l’Arakan Rohingya Salvation Army, et la question s’est compliquée, devenant un problème de sécurité».

Le Pape en Birmanie, apôtre de la réconciliation

Dans sa déclaration à l’agence Fides, l’évêque birman souligne que «l’Église au Myanmar, petite réalité, continue à prier pour la paix et à nourrir un espoir de réconciliation». Ainsi, «la visite du Pape François du 27 au 30 novembre prochains semble opportune et précieuse. Le Pape sera un apôtre de la réconciliation». Il estime en revanche que «la paix doit être préparée au travers d’une approche qui ne soit pas seulement centré sur soi-même mais qui tienne compte des besoins et des attentes d’autrui». Au sujet de la minorité Rohingya dont a parlé le Pape après l’Angelus du 27 août, «nous espérons que son appel de paix sera bien accueilli par l’ensemble des parties au combat» dit Mgr Raymond Saw Po Ray. «Le problème des Rohingya est délicat et l’usage même du terme Rohingya est plutôt controversé, si l’on lit leur histoire. La question constitue aujourd’hui un thème très sensible également pour les rapports avec le gouvernement, qui les qualifie de minorité bengalaise. C’est pourquoi, en tant qu’évêques, nous avons suggéré au Pape de ne pas utiliser ce terme dans ses messages de paix et de respect des minorités








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