2017-09-09 22:08:00

Le Pape invite prêtres et consacrés à faire connaître Jésus dans la joie


(RV) C’est dans le stade couvert La Macarena que le Pape François a rencontré ce dimanche 9 septembre 2017 près de 12 000 prêtres, religieux, consacrés, séminaristes et leurs familles. Après plusieurs témoignages, le Saint-Père a commenté l’allégorie biblique de la vraie vigne (Jn 15, 1-11). Citant le document d'Aparecida, il remarque que «Connaître Jésus est le meilleur don que puisse recevoir toute personne; que nous l’ayons rencontré, nous, est la meilleure chose qui nous soit arrivée dans la vie, et le faire connaître par notre parole et par nos œuvres est notre joie.»

«Beaucoup d’entre vous, [chers] jeunes, auront découvert ce Jésus vivant dans vos communautés; communautés d’une ferveur apostolique contagieuse, qui enthousiasment et suscitent l’attraction. Là où il y a de la vie, de la ferveur, l’envie de conduire les autres au Christ, surgissent des vocations authentiques», tient d'abord à souligner le Pape. Mais il évoque aussi les jeunes victimes de la drogue et prie pour la conversion de ceux qui détruisent leur vie. Toutefois, il souligne qu'ils sont nombreux, à s'engager dans le militantisme ou le bénévolat, devenant des «troubadours de la foi», heureux de porter Jésus au monde.

Car ce «peuple de l’alliance», que le Pape compare à la vigne citée par le Christ, ne grandit pas toujours dans un terreau facile. «Sûrement dans des environnements chargés de contradictions, de clair-obscur, de situations relationnelles complexes.» Car malgré la crise culturelle, Dieu continue d’appeler des hommes et des femmes «dans la fragilité de l’histoire personnelle et communautaire».

Discerner «un désir authentique» et non une recherche «d’honneurs»

Mais le Pape appelle cette vigne, «celle de Jésus», à être la vraie «car nous sommes un peuple élu pour la vérité, et notre appel doit être dans la vérité.» Ainsi il faut discerner dès le début du chemin vocationnel «un désir authentique de se configurer à Jésus» qui ne soit pas recherche «d’honneurs», «d’une tranquillité personnelle et de promotion sociale», «des intérêts matériels».

Face à cela, Dieu nous demande de tailler les sarments «de sécheresse et de mort» comme le mensonge ou la manipulation, mais il «purifie» aussi la vigne de ses imperfections. «La promesse, c’est que nous porterons du fruit, et en abondance», poursuit le Pape. Il cite alors plusieurs exemples: sainte Laura Montoya, première sainte colombienne qu’il avait lui-même canonisée en 2013 et dont les reliques sont présentes à Medellin, mais aussi le bienheureux Mariano de Jésus Euse Hoyos, et tant d’autres anonymes «qui, dans la simplicité de la vie quotidienne, ont su se donner pour l’Évangile».

Maintenir une relation «vitale, existentielle» avec Jésus

À leur suite, le Saint-Père appelle alors en demeurer en Jésus. «Demeurer ne signifie pas seulement rester, mais veut dire maintenir une relation vitale, existentielle, de nécessité absolue; c’est vivre et grandir en union intime et féconde, avec Jésus, “source de vie éternelle”». Pour rendre effectif ce fait de demeurer, le Saint-Père donne trois conseil.

D’abord, demeurer «en touchant l’humanité du Christ». Comment ? «Par le regard et les sentiments de Jésus, qui contemple la réalité, non pas comme un juge, mais comme le bon samaritain»; mais aussi «par les gestes et les paroles de Jésus».

Ensuite, demeurer en contemplant la divinité du Christ, par le goût des études, notamment celles des Saintes Écritures. Ces études doivent permettre «d’interpréter la réalité avec les yeux de Dieu» sans suivre les «va-et-vient des modes ou des idéologies» ni s’alimenter «de nostalgies». Contempler sa divinité, c’est également pour François faire de la prière un élément «fondamental» de la vie et du service apostolique et réserver une large part à la réconciliation, car «nous sommes tous des pécheurs».

La joie «premier témoignage de l’amour de Dieu»

Enfin, «il faut demeurer dans le Christ pour vivre dans la joie», termine François. «L’appel de Dieu n’est pas un fardeau lourd qui nous vole la joie.» Au contraire, «notre joie contagieuse doit être le premier témoignage de la proximité et de l’amour de Dieu. Nous sommes de vrais dispensateurs de la grâce de Dieu lorsque nous reflétons la joie de la rencontre avec lui».

Revenant à l’allégorie initiale, le Saint-Père rappelle que, dans la Genèse, «Noé plante une vigne comme signe d’un nouveau commencement» et qu’une grappe de raisin de la terre promise est ramenée à Moïse. «Il nous revient d’offrir tout notre amour et notre service en union avec Jésus, notre vigne. Et d’être la promesse d’un nouveau commencement pour la Colombie, qui laisse derrière les déluges de désaccord et de violence, qui veut porter beaucoup de fruits de justice et de paix, de rencontre et de solidarité», conclut donc le Pape.

(SBL)








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