2017-09-09 20:20:00

Méditation 23ème dimanche ordinaire. Année A


Le Père jésuite Michel Ntangu  nous introduit à la médiation avec les lectures du 23ème Dimanche du Temps Ordinaire. «Le Christ ne nous demande pas de jeter un discrédit sévère et sans recours sur les autres. Au contraire, il nous invite à aider la communauté à se reconstruire positivement. »

(RV)Chers frères et sœurs dans le Christ !

Dans la méditation de ce dimanche, l’Evangile de Saint Matthieu développe les paroles de Jésus sur les relations fraternelles et sur le pardon dans le cadre d’une communauté où chacun veut et doit vivre avec son frère .Il y a ici  référence à une pratique que nous avons tendance à oublier, celle de la correction fraternelle. Cette pratique devrait être la règle de toute communauté faite de respects et d’amour fraternel. Mathieu reprend les paroles du Christ afin de les poser comme une sorte de règle pour toute communauté ecclésiale animée par l’amour fraternelle, refrain élu de son évangile.

Je vous invite d’abord à lire et à écouter ce texte pour mieux comprendre ce que dit le Christ à travers saint Mathieu :

Si ton frère a commis un péché, dit Jésus aux disciples,

va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute.

S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère.

S’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes

afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins.

S’il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l’Église ;

s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain.

La communauté chrétienne à laquelle s’adresse Mathieu, comme notre église aujourd’hui, n’est pas un groupe extraordinaire fait de gens purs et parfaits. Nous faisons chaque jour l’expérience douloureuse de notre faiblesse et celle des autres membres de notre communauté chrétienne. Mais plus encore, lorsqu’il s’agit des péchés qui deviennent publiques, c’est-à-dire péchés qui perturbent la vie de la communauté et causent le scandale pour les non-chrétiens. Lorsque cela arrive ou lorsque nous constatons cela, le Christ ne nous demande pas de jeter un discrédit sévère et sans recours sur les autres. Au contraire, il nous invite à aider la communauté à se reconstruire positivement. Jésus pose bien des conditions préalables ainsi que trace pour nous une démarche patiente qui doit conduire à la conversion personnelle.

D’abord, Jésus recommande une première rencontre personnelle et fraternelle avec le frère (ou la sœur) qui a péché, ensuite, essayer de régler l’affaire en présence d’une ou trois témoins, enfin, en présence de toute la communauté. S’il refuse d’écouter l’Église et la communauté, son comportement peut entraîner une exclusion temporaire ou sinon on le considère comme un païen et un publicain, un pécheur public. Mais toute cette démarche ne vise pas seulement à exclure un frère en raison de son péché personnel. Mais à travers une véritable une attitude de recherche patiente d’une conversion, arriver à aboutir éventuellement à une réintégration dans sa communauté chrétienne comme frère à part entière.

Dans la seconde lecture, Saint Paul justifie cette démarche par une phrase pleine de toute signification : «   Ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l’amour mutuel ».  Il s’agit de la dette de l’amour réciproque que chacun doit manifester à l’endroit de l’autre comme son « frère ». Le but de la correction fraternelle est tout simplement l’amour du prochain parce que nous sommes tous des « frères ». Voilà la leçon théologique de ce message.

A la fin de cette méditation, je vous invite à penser à toutes les paroles de Jésus sur la MISERCORDE, en particulier à l’accueil et aux gestes que Jésus a toujours réservé aux publicains et aux pécheurs. Demandons au Seigneur pour que toutes nos démarches pour renouer avec le frère pécheur, que ce soit la rencontre individuelle, l’appel à témoins ou le recours à la communauté soient toujours marqués par l’esprit de miséricorde et de la dette de l’Amour réciproque.  AMEN !

CM








All the contents on this site are copyrighted ©.