2017-09-11 18:08:00

La conférence de presse du Pape dans l'avion de retour de la Colombie


(RV) Le Venezuela, la Colombie, bien sûr, mais aussi la corruption, le réchauffement climatique, les migrants ou l’argent : ce sont quelques-uns des thèmes abordés par le Pape François lors de la traditionnelle conférence de presse dans l’avion qui le ramenait de Colombie dans la nuit de dimanche à lundi.

Le Pape est ainsi revenu sur ces quatre jours passés à travers la Colombie où il a été «vraiment secoué par la joie, la tendresse de la jeunesse et la noblesse du peuple colombien». Il a été aussi frappé par ce que le pays a enduré durant plus de cinquante ans à cause des guérillas et des groupes paramilitaires. Mais au-delà des épreuves, ce sont les pas accomplis vers l’espérance qui ont marqué le Pape. «Je remercie beaucoup l’ELN», a-t-il déclaré, faisant référence à la trêve observée par la dernière guérilla d’inspiration marxiste du pays depuis le début de son voyage.

Concernant le processus de paix, que le Pape a appuyé fortement lors de ces quatre derniers jours, François a rappelé qu’un tel résultat ne peut être obtenu que par l’implication du peuple, sous peine de ne récolter que des «compromis» peu convaincants.

Parmi les problèmes abordés par François, la corruption figure en bonne place. Il a rappelé le livre qu’il avait écrit sur ce sujet quand il était en Argentine et a regretté que le corrompu «se fatigue à demander pardon et oublie de le demander» à Dieu qui, lui, demeure le seul à pouvoir sauver une personne de ce genre.

Protection de la Création

L’ouragan Irma qui a contraint l’avion du Pape à dévier de sa trajectoire initiale à l’aller, rappelle chacun à ses «responsabilités morales», et en tout premier lieu les gouvernements. Pour qui a un doute, il suffit d’aller consulter les scientifiques «qui sont très clairs sur la question» a affirmé François.

Concernant les migrants, le Pape a tenu tout d’abord à remercier la Grèce et l’Italie qui ont «ouvert leur cœur aux migrants». Plus largement, François a rappelé que le véritable enjeu demeure «l’intégration» de ces personnes, en prenant en compte les capacités d’accueil des pays.

L’autre aspect de ce problème, ce sont les conditions de vie des candidats à l’Europe en Libye, dans des «"lager" (camps de concentration) dans le désert» tel que le Pape définit les camps où les migrants vivent ou plutôt, survivent en attendant de traverser la Méditerranée. Là encore, François remercie l’Italie qui fait «tout pour résoudre les problèmes humanitaires, même ceux qu’elle ne peut pas résoudre».

Élargissant encore son propos, le Pape a réitéré son appel à ce que l’Afrique ne soit plus exploitée mais aidée à se développer pour éviter de telles situations de détresse.

Les questions internationales ont été également abordées. Concernant le Venezuela, le Pape a rappelé que «le Saint-Siège a parlé fort et clairement». Il a montré une certaine perplexité vis-à-vis des intentions du président vénézuélien, Nicolas Maduro, l’invitant à expliquer ses propres déclarations. Mais c’est la situation humanitaire qui le préoccupe le plus, estimant que l’ONU «doit se faire entendre» et apporter de l’aide.

Interpellé par ailleurs sur l'abolition de la loi américaine sur les "Dreamers", qui prévoyait une protection pour 800 000 mineurs immigrés sur le territoire des États-Unis, le Pape a avoué qu'il ne connaissait pas toute la complexité du dossier, mais s'est exprimé sur la personnalité de Donald Trump : «Je sais que le président des États-Unis se présente comme un homme pro-life, a-t-il précisé. S'il est un bon pro-life, il doit comprendre que la famille est le socle de la vie, et qu'il faut en défendre l'unité», estimant que des jeunes déracinés, qui perdraient toute protection, risqueraient de sombrer dans la drogue, les addictions, ou même le suicide.

(CV)








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