2017-09-21 19:37:00

Messe à Sainte-Marthe: le Pape François rappelle que recevoir la miséricorde implique de se reconnaître pécheur


(RV) «La porte pour rencontrer Jésus est de se reconnaître pécheur». Le Pape l’a redit ce jeudi matin, 21 septembre 2017. L’homélie a permis de parcourir la conversion de saint Matthieu, en ce jour de sa fête liturgique. Un épisode peint par Le Caravage sur une toile exposée à l’église Saint-Louis-des-Français, et que le Pape François aimait contempler.

Cet épisode a une triple dimension : la rencontre, la fête, et le scandale. Jésus avait guéri un paralytique et rencontre Matthieu, assis sur le banc des impôts. Il faisait payer les taxes au peuple d’Israël pour les donner ensuite aux Romains, et il était donc méprisé, considéré comme un traître à la patrie.

Jésus l’a regardé, et lui a dit : «Suis-moi». Il s’est alors levé et l’a suivi, comme le raconte l’Évangile du jour. D’un côté, le regard de saint Matthieu, un regard de défiance : il regardait «de biais», avec Dieu d’un côté et l’argent de l’autre, «agrippé à l’argent comme le dépeint Le Caravage». Et de l’autre, le regard miséricordieux de Jésus qui «l’a regardé avec beaucoup d’amour», a rappelé François. La résistance de cet homme qui voulait l’argent est alors tombée : il s’est levé et l’a suivi. «C’est la lutte entre la miséricorde et le péché», a résumé le Pape.

L’amour de Jésus a pu entrer dans le cœur de cet homme parce qu’il «savait qu'il était pécheur», il savait «n’être aimé par personne», il se savait méprisé. C’est justement «cette conscience de pécheur qui a ouvert la porte à la miséricorde de Jésus», a expliqué François.

«C’est la première condition pour être sauvé : se sentir en danger ; la première condition pour être guéri : se sentir malade. Et se sentir pécheur est la première condition pour recevoir ce regard de miséricorde. Mais pensons au regard de Jésus, si beau, si bon, si miséricordieux. Et nous aussi, quand nous prions, nous sentons ce regard sur nous ; c’est le regard de l’amour, le regard de la miséricorde, le regard qui nous sauve. Ne pas avoir peur.»

Tout comme Zachée, Matthieu aussi, en se sentant heureux, invite ensuite Jésus à la maison pour manger. La deuxième étape est en effet «la fête». Matthieu a invité les amis, «ceux du même syndicat», les publicains et les pécheurs. À table, ils leur posaient des questions et il leur répondait. Ceci, a noté le Pape, fait penser à ce que dit Jésus dans le chapitre 15 de Luc : «Il y aura plus de fête dans le Ciel pour un pécheur qui se convertit que pour 100 justes qui demeurent justes». Il s’agit de la fête de la rencontre du Père, «la fête de la miséricorde», a insisté François.

Le troisième moment est celui du «scandale». Les pharisiens, en voyant que les publicains et les pécheurs s’étaient mis à table avec Jésus, disaient à ses disciples : «Comment est-ce possible que votre Maître mange avec les publicains et les pécheurs ?» Cette question montre une vision de ces relations comme quelque chose d’impur. Ces pharisiens connaissaient très bien «la Doctrine», ils savaient comment aller «sur la route du Royaume de Dieu», ils savaient «mieux que tous comment on doit faire» mais «ils avaient oublié le premier commandement de l’amour». Et donc, «ils se sont enfermés dans la cage des sacrifices, peut-être en pensant "mais faisons un sacrifice à Dieu, faisons tout ce que l’on doit faire, ainsi nous nous sauvons"». Ils croyaient que le salut venait d’eux-mêmes, ils se sentaient sûrs. «Non ! C’est Dieu qui nous sauve, c’est Jésus-Christ qui nous sauve», a rappelé le Pape, invitant chacun à se reconnaître pécheur, pour expérimenter concrètement l’expérience de la miséricorde.

Nous pouvons recevoir la miséricorde en nous reconnaissant pécheurs, non pas de façon abstraite, mais au contraire comme des «pécheurs concrets». «Laissons-nous regarder par Jésus avec ce regard miséricordieux plein d’amour», a-t-il poursuivi. Et s’arrêtant enfin sur le scandale, le Pape a relevé le fait que beaucoup de saints ont fait scandale, par rapport à la société de leur époque. «Je pense à sainte Jeanne d’Arc, envoyée au bûcher, parce qu’ils pensaient qu’elle était une sorcière, et condamnée. Une sainte !”», a rappelé le Pape. La miséricorde pour rencontrer Jésus et nous reconnaître comme nous sommes : «pécheurs». «Et Lui, Il vient, et nous nous rencontrons. Il est tellement beau de rencontrer Jésus !», s’est exclamé le Pape pour conclure son homélie.

(CV)








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