2017-09-22 19:34:00

Le père Zollner précise l'orientation des travaux de la commission de protection des mineurs


(RV) L’assemblée plénière de la Commission pontificale pour la protection des mineurs poursuit ses travaux au Vatican, après son ouverture jeudi 21 septembre, par une audience avec le Pape François. Au centre des réflexions de l’Assemblée, qui se concluront dimanche prochain, une évaluation de la façon dont la commission peut accueillir et écouter toujours mieux les voix des victimes et des survivants, sur comment construire la mission voulue par le Pape pour la protection des enfants et des adultes vulnérables, et enfin, sur comment promouvoir une culture de sauvegarde dans toute l’Église.

Parmi les membres qui participent à la plénière, le jésuite allemand Hans Zollner. Notre collègue italien Fabio Colagrande lui a demandé de présenter les thèmes de cette assemblée plénière.

«Avant tout, ce sera pour nous une occasion de prendre conscience de ce que nous avons fait dans les différents groupes de travail. Par exemple, lors des rencontres avec les victimes, pour la prévention dans les écoles et dans les familles. Dans les groupes que moi j’ai guidé, c’est-à-dire celui qui a pris en charge les activités de formation pour les évêques, les provinciaux et les enseignants des écoles catholiques, pour un grand nombre de pays sur tous les continents, il y a eu 150 interventions, parfois de trois jours, intenses, parfois aussi seulement une brève information pour les évêques, les vicaires généraux, les provinciaux généraux… Donc il y a un grand volume de travail que nous avons accompli, et nous devons prendre acte de cela, et nous devons aussi nous demander qu’est-ce qui pourrait être amélioré, parce que certainement il y a de nombreux champs découverts que nous devons affronter. Par exemple, les questions légales, et l’intensification du travail de prévention à tous les niveaux.

La priorité reste de donner la voix aux victimes, aux survivants ?

Oui bien sûr, ceci est aussi la motivation pour notre travail, parce que nombreux survivants et de nombreuses victime m’ont donné le devoir de faire qu’il n’y ait plus de victimes d’abus de la part du clergé ou à l’intérieur de l’Église, dans les institutions de l’Église. Donc je peux répéter cela, qui me donne à moi comme à tous les membres de la commission une très forte motivation pour avancer, malgré toutes les difficultés, qui ne sont pas des résistances actives : personne ne nie qu’il y ait un problème à affronter, mais il y a beaucoup d’incertitudes, il y a une grande difficulté à trouver les réponses parce qu’on manque de personnes formées. C’est justement cela que nous faisons au Centre pour la protection des mineurs, où nous accomplissons cette activité de formation pour le clergé, pour des agents pastoraux de divers type, pour des laïcs, pour des volontaires dans les paroisses. Ceci changera la situation fondamentalement.

Où en est la collaboration avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi pour diffuser les fameuses lignes directrices sur la lutte contre les abus dans l’Église ?

Un de nos groupes de travail a produit un modèle très bien pensé, bien réfléchi, et aussi testé en fonction des expériences positives dans certains pays, et ces lignes directrices ont été envoyées à toutes les conférences épiscopales. C’est une chose dont on ne voit pas immédiatement l’effet mais, je le répète, à long terme, ceci donnera une orientation claire, explicite et uniforme. En effet, une des difficultés que nous voyons est que non seulement entre les conférences épiscopales du monde, mais aussi à l’intérieur de certaines conférences, il y a des attitudes très impliquées, et d’autres moins. Nous devons donc travailler sur une approche vraiment claire, univoque et proactive.

Lors de la plénière de mars dernier, vous, les membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, vous avez exprimé une grande gratitude pour Mary Collins, démissionnaire, pour son fort engagement pour les victimes d’abus. Elle avait demandé, avant de partir, qu’il y ait une réponse immédiate aux victimes qui adressent leurs lettres au Pape et au Saint-Siège. Ceci peut advenir, selon vous ?

De ce que je sais, ils sont en train de travailler sur une proposition faisable, On doit se souvenir que les communications arrivent désormais dans différents dicastères. Ce n’est pas seulement la Congrégation pour la doctrine de la foi qui reçoit des communications, des mails, des lettres de la part de victimes. Moi-même je reçois  presque chaque jour une communication de la part d’une victime, et il n’est pas dit qu’il suffise de donner une réponse du type : «J’ai reçu votre message». Mais on doit aussi prendre le temps d’entrer en dialogue. Une chose qui est souvent oubliée, c’est que ces communications arrivent dans différentes langues, et qui pourra les lire, qui pourra répondre d’une manière adéquate et appropriée, non pas seulement d’une façon bureaucratique et administrative, mais aussi avec cette attention humaine et relationnelle qui est la clé pour la rencontre avec toute personne, et surtout avec les personnes qui ont été traumatisées. Je sais qu’ils sont en train de travailler, et je suis sûr que dans quelque temps nous aurons une réponse, que ce soit de la part de la commission, ou de la part des personnes dans certains des bureaux concernés au Saint-Siège, qui s’occupera de ce thème.

(CV)








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