2017-09-23 11:34:00

Le cardinal Parolin et le Saint-Siège à l'heure du multilatéralisme


(RV) “Le Vatican dans la famille des nations”. C’est le titre d’un livre de Mgr Silvano Tomasi, qui analyse le rôle diplomatique du Saint-Siège aux Nations Unies. Le livre, publié par la Cambridge University Press, a été présenté vendredi soir à la résidence de l’ambassadeur des États-Unis. À cette occasion, le cardinal Pietro Parolin a tenu un discours sur les particularités de la diplomatie vaticane au service de la paix, du respect des droits humains et du développement des peuples. En marge de cette rencontre, le Secrétaire d’État du Saint-Siège a accordé une interview exclusive à Alessandro Gisotti.

«Je suis content de cette occasion qui nous a été offert, de la présentation du livre qui recense l’activité et les interventions  de Mgr Tomasi à l’ONU après de longues années d’activité, justement parce que cela nous permet de rappeler l’importance du multilatéralisme dans une période dans laquelle le multilatéralisme, par de nombreux aspects, est en crise : la tentation est de faire les choses par soi-même, et de prendre des décisions unilatérales qui sortent de ce cadre. Donc, pour rappeler l’importance du multilatéralisme, pour rappeler le fait que le Saint-Siège le retient comme instrument pour affronter et pour résoudre les problèmes complexes du monde d’aujourd’hui, pour rappeler notre engagement, qui est ensuite l’engagement de tous, le désir de servir la personne, de servir sa dignité, de servir ses droits, de servir la paix, de servir une coexistence ordonnée et pacifique dans le monde. Donc, la possibilité de rappeler ces grands principes qui sont les principes de la Doctrine sociale de l’Église. Et, une dernière chose, aussi de donner des indications concrètes : il ne suffit pas d’affirmer seulement avec la volonté, il ne suffit pas de rappeler les principes ; l’important est justement aussi d’indiquer les chemins que l’on peut suivre. De ce point de vue, le livre est vraiment significatif.

Le multilatéralisme surtout dans les moments de crises - nous pensons à la crise nord-coréenne -, comme une possibilité pour trouver des voies de dialogue et de réconciliation…

Oui : je crois que c’est justement cela. Quand je disais « la crise du multilatéralisme », aujourd’hui évidemment due aussi au contexte différent dans lequel nous nous trouvons, dans un contexte pluri-polaire dans lequel il y a de multiples instances… Mais justement pour cela, je dirais, justement parce que le monde s’est énormément diversifié, il y a la nécessité de recourir à cet instrument pour tenter de résoudre de façon pacifique les différences qu’il y a. Peut-être qu’on pourra aussi penser aux institutions qui traduisent ensuite ce principe : j’imagine qu’elles ont-elles aussi besoin d’un aggiornamento… depuis combien de temps parle-t-on d’une réforme de l’ONU ! Mais le principe demeure, et c’est ce que nous avons voulu signaler.

L’assemblée générale des Nations Unies est en cours. Le Pape François s’est fait présent aussi avec des tweets, demandant aux leaders de s’engager pour la paix et pour le désarmement. Quel est, au fond, la demande que le Pape et le Saint-Siège adressent aux leaders du monde réunis au Palais de Verre ?

Je crois au fond que c’est un appel à leur responsabilité : un appel, parce qu’évidemment dans leur main il y a le destin de l’humanité, le destin de la paix, le destin de la coexistence harmonieuse entre les peuples. Donc, ils doivent être conscients de leur responsabilité, et savoir la traduire aussi dans la pratique, à travers un chemin fait ensemble, à la recherche de la paix et du développement du monde.

(CV)

 








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