2017-09-24 14:52:00

Le Saint-Siège répond aux accusations de l'ex-contrôleur des finances


(RV) Avec « surprise et amertume » : c’est ainsi que le Saint-Siège prend acte des déclarations de l’ancien contrôleur général des finances du Vatican, Libero Milone, concernant sa démission le 19 juin 2017. Dans une note rendue publique par la salle de presse du Saint-Siège ce dimanche 24 septembre, le Vatican répond aux déclarations que cet Italien a faites dans le quotidien italien Corriere della Sera. Libero Milone, 69 ans, ancien dirigeant du cabinet d’audit Deloitte & Touche Italie, avait été nommé par le Pape François en mai 2015 afin de procéder avec « pleine autonomie et indépendance » au contrôle financier des dicastères de la Curie et des administrations dépendant du Gouvernorat de la Cité du Vatican.

Le Saint-Siège, dans sa note, répond point par point à Libero Milone et lui reproche ainsi de ne pas avoir respecté l’accord de confidentialité concernant les motifs de sa démission. Il rappelle également que « la tâche du contrôleur général est celui d’analyser les bilans et les comptes du Saint-Siège et des administrations qui lui sont liées. Il s’avère malheureusement que le Bureau dirigé par M. Milone, sortant de ses compétences, a chargé illégalement une société externe pour mener des activités de recherche sur la vie privée de membres du Saint-Siège ».

C’est ce motif, qui constitue déjà en soi un « délit », qui a « irrémédiablement dégradé la confiance en M. Milone qui, mis devant ses responsabilités, a accepté librement de remettre sa démission ». Le Saint-Siège tient à assurer en outre, que l’enquête a été conduite « scrupuleusement et dans le respect de la personne », démentant ainsi toute forme de pression envers l’ex contrôleur.

La version de Milone

Dans l’entretien publié ce dimanche, Libero Milone affirme qu’il a été poussé à démissionner : « Je n’ai pas démissionné volontairement. J’ai été menacé d’être arrêté ». Selon sa version des faits, il a été présenté à la Gendarmerie du Vatican qui l’aurait poussé à reconnaitre qu’il avait engagé une société externe pour espionner la vie privée de membres du Saint-Siège. Or, selon lui, il avait chargé cette société de vérifier si lui-même n’était pas espionné. Il affirme avoir alors découvert qu’il était surveillé depuis sept mois par les gendarmes.

Libero Milone explique également qu’il a cherché à parler au Pape François pour lui expliquer qu’il s’agissait d’une machination mais qu’il en a été empêché. Il précise qu’il n’avait plus parlé au Pape, avec qui il entretenait de bons rapports, depuis dix-huit mois pour des motifs qu’il ne s’explique pas.

L’ancien contrôleur général, qui travaillait étroitement avec le cardinal Pell, secrétaire pour l’économie, actuellement en Australie, a décidé de parler dans la presse car « des informations offensantes pour ma réputation et ma professionnalité ont filtré depuis trois mois du Vatican ».








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