2017-09-28 17:06:00

Le Saint-Siège à la pointe de la lutte contre la traite humaine


(RV) Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États, est intervenu hier à New York, lors d’une rencontre en marge de l’assemblée générale des Nations Unies, pour une rencontre de haut niveau sur l’évaluation du plan d’action de l’Onu pour combattre la traite des personnes, adopté en 2010, et visant à analyser ce phénomène qui implique des dizaines de millions de personnes, contraintes aux travaux forcés, victimes d’abus sexuels, embrigadées comme enfants-soldats ou exploitées sous diverses autres formes.

Il a appelé les pays participants à assumer une analyse franche et courageuse des «facteurs culturels» à l’origine de toutes les formes d’exploitation, spécialement des femmes et des jeunes filles. Le chef de la délégation du Saint-Siège a cité explicitement des «pratiques comme la pornographie et la prostitution qui favorisent la dépendance compulsive au sexe et la déshumanisation des personnes, vues comme de simples objets de gratification».

Ce crime continue à s’étendre, s’est alarmé Mgr Gallagher. «Aujourd’hui, trois des 169 objectifs de l’Agenda pour le développement durable 2030 concernent explicitement la lutte face à ce crime contre l’humanité», mais comme le Pape l’a déjà dit, «les déclarations d’intention, bien que nécessaires, ne suffisent pas». Pour ce motif, selon le représentant du Saint-Siège, le débat en cours à l’Onu constitue «une opportunité».

Alors qu’il faut saluer «des progrès significatifs dans l’identification des causes sociales, économiques, politiques, culturelles qui exposent les personnes au trafic d’êtres humains», Mgr Gallagher a souligné «l’aggravation des facteurs de vulnérabilité comme les conflits armés qui, par une réaction en chaine, provoquent des migrants forcées et des crises de réfugiés». Le responsable de la diplomatie pontificale a relevé par ailleurs le besoin de projets à long terme en vue de la réhabilitation et de la pleine réinsertion sociale des victimes de la traite. Quant à la poursuite des responsables de cet odieux business, Mgr Gallagher a constaté des progrès significatifs, bien que trop d’impunité persiste. Il a donc appelé à des actions en partenariat entre gouvernants et agences, institutions académiques, médias, associations et entreprises.

Il a rappelé l’expérience significative menée par l’Église catholique et d’autres organisations religieuses que le prélat a pu illustrer, toujours hier à New York, dans le cadre d’une autre rencontre. Il a pu y rappeler que la lutte contre la traite constitue une priorité pastorale pour le Pape François et ses prédécesseurs, comme l’a démontré la signature au Vatican d’une Déclaration universelle interreligieuse contre l’esclavage, en 2014.

Le Secrétaire pour les Relations avec les États a donc mis en lumière les différentes formes de partenariat entre institutions et organisations catholiques, et surtout les réseaux de coordination entre les religieuses impliquées auprès des victimes : parmi celles-ci il a expressément cité le réseau Talitha Koum et l’association RENATE. Enfin, Mgr Gallagher a mentionné la collaboration fructueuse engagée entre l’Église catholique et les forces de l’ordre à travers le "Groupe Sainte-Marthe".  

(CV)

 








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