2017-10-01 13:01:00

Visite à Bologne : le Pape rencontre le monde du travail


(RV) Après avoir quitté le centre régional d’accueil des migrants de Bologne, le Pape François s’est rendu sur la Grand Place de la ville (Piazza Maggiore) pour une rencontre avec le monde du travail, les chômeurs, représentants d’entreprises, de syndicats et de coopératives.

A ces réalités diverses, le Pape a rappelé l’importance d’un dialogue concerté : «c’est seulement ensemble qu’on peut sortir de la crise et construire l’avenir. Seul le dialogue (…) peut permettre de trouver des réponses efficaces et innovantes pour tous», a exhorté le Saint-Père.

L’évêque de Rome a ensuite évoqué la longue tradition coopérative présente en Emilie-Romagne, et particulièrement à Bologne, de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au début des années soixante-dix. Cette expérience, «née de la valeur fondamentale de la solidarité», «a encore beaucoup à offrir», soutient François.

«Ne cédons jamais la solidarité à la logique du profit financier, parce qu’ainsi, nous l’enlevons, -nous la volons dirais-je-, aux plus faibles qui en ont le plus besoin». Chercher une solution juste n’est pas un rêve du passé, assure le Pape, mais un engagement, un travail, qui a besoin aujourd’hui de tous.

L’accueil et la lutte contre la pauvreté passent à travers le travail et la dignité, a plaidé le Pape. En ce sens, le «récent ‘pacte pour le travail’, qui a vu toutes les composantes sociales et l’Eglise signer un commun engagement pour s’aider mutuellement dans la recherche de réponses stables, (…) est une méthode importante qui, je l’espère, pourra donner les fruits escomptés».

«La crise économique une dimension européenne et globale», a encore affirmé le Souverain Pontife. Aux racines de cette crise, se trouve une «trahison du bien commun, de la part des individus et des groupes de pouvoir», a martelé François. «Il est donc nécessaire d’enlever la centralité à la loi du profit et de l’assigner à la personne, et au bien commun». Pour que cette centralité soit effective, «il faut augmenter les opportunités de travail digne», et cette tâche incombe à la société toute entière, a déclaré le Pape sous les applaudissements.

«L’Eglise, la municipalité et l’Université sont les trois aspects constitutifs de votre identité», a lancé le Pape aux Bolonais. «Quand ceux-ci dialoguent et collaborent entre eux, le précieux humanisme qu’ils expriment se renforce et la ville ‘respire’, a un horizon, et n’a pas peur d’affronter les défis qui se présentent». Et le Pape de conclure par un encouragement à valoriser cet humanisme pour chercher des solutions sages aux problèmes complexes de notre temps.

Après cette adresse au monde du travail et la prière de l’Angélus, le Pape a évoqué la figure du père Titus Zeman, prêtre slovaque, béatifié ce dimanche 1er octobre à Brastislava. Ce salésien mourut en 1969, après une longue période d’emprisonnement et de privations qu’il souffrit en raison de sa foi et de son service pastoral. «Que son témoignage nous soutienne dans les moments les plus difficiles de la vie, et nous aide à reconnaitre, également dans les épreuves, la présence du Seigneur».

Parmi les délégations saluées par le Pape, plusieurs parents et familles des victimes de l’attentat de la gare de Bologne (2 août 1980) ; l’attaque la plus meurtrière des « années de plomb » en Italie, et qui fut l’œuvre d’un groupuscule fasciste d’extrême-droite.








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