2017-10-05 17:34:00

La minorité catholique du Mali ciblée par des attaques


(RV) Les évêques du Mali sont «préoccupés» après les récentes attaques contre les églises et les chapelles dans le centre du pays, où les catholiques représentent moins de 2% de la population, en grande majorité musulmane.

Diverses attaques de présumés djihadistes ont visé ces dernières semaines des églises et des chapelles, a expliqué à l’AFP le père Edmond Dembélé, le secrétaire de la conférence épiscopale.

Un épisode particulièrement grave s’est produit la semaine passée à Dobara, à 800 kilomètres de la capitale Bamako, où des hommes armés ont forcé la porte de l’église et ont mis le feu au crucifix, à la statue de la Vierge, et aux nappes de l’autel.

«D’autres attaques contre des églises et des chapelles ont eu lieu, sous les yeux des fidèles, dans les semaines précédentes», a expliqué le père Dembélé. Dans la localité de Bodwal, au centre du pays, les fidèles ont été chassés de l’église par certains miliciens qui ont menacé de les tuer s’ils se trouvaient de nouveau dans l’édifice.

La situation politique du Mali est instable depuis le coup d’État de mars 2012, auquel a succédé une sécession proclamée par un mouvement touareg, et, plus grave encore pour la minorité chrétienne, l’occupation du nord du pays par quatre groupes djihadistes liés à Al-Qaida. L’intervention militaire française décidé en 2013 par le président de l’époque, François Hollande, a permis de chasser ces groupes d’une grande partie du territoire, mais de nombreuses zones échappent encore au plein contrôle des forces maliennes et internationales, malgré la signature en 2015 d’un accord de paix qui devait isoler les djihadistes.

La sécurité s’est empirée au long de l’année écoulée, notamment au Mali central, où il y a encore des groupes armés islamistes. Selon un récent rapport de l’ONG Human Rights Watch, ces groupes ont procédé à des «exécutions sommaires de civils et de soldats de l’armée malienne, ont détruit certaines écoles, et recruté par la force des enfants-soldats». L’ONG a dénoncé aussi des violences de la part de l’armée régulière.

(CV)








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