2017-10-07 19:59:00

Méditation 27ème dimanche ordinaire. Année A


Le Père jésuite Adrien Lentiampa nous introduit à la médiation avec les lectures du 27ème Dimanche du Temps Ordinaire. « Ne trahissions pas toute la confiance que Dieu a placée en nous, mais soyons témoins de sa miséricorde pour les hommes. »

( RV) Chers Frères et Sœurs,

Il est possible que nous ayons déjà lu ou entendu la parabole qui est proposée à notre méditation en ce dimanche. Elle est souvent intitulée « la parabole des vignerons homicides ». Je proposerai pour notre méditation d’aujourd’hui de l’intituler autrement. On pourrait ainsi dire qu’il s’agit de la « parabole de la confiance donnée et trahie ».

Pourquoi la « Confiance trahie » ? Lisons attentivement le texte de l’Evangile. Regardons tout le soin que met ce propriétaire du domaine à soigner sa vigne. Notons d’abord que cette vigne n’existait pas avant : c’est lui-même qui l’a plantée. Mais pas seulement : il l’a entourée de toutes les précautions pour qu’elle produise du bon fruit… En un mot, on peut dire que cette vigne lui tenait vraiment à cœur.

Mais malgré l’importance qu’il accordait à sa vigne, le propriétaire n’hésite pas à la confier aux vignerons. Confier quelque chose de si précieux à quelqu’un d’autre, même si c’est en location, n’est-ce pas signe de confiance ?

Cette confiance se manifeste encore dans l’envoi répété des émissaires, pour rappeler aux vignerons leurs obligations. Elle se fait patience et miséricorde, au point que le propriétaire finira par envoyer son propre fils, espérant toujours un sursaut de la part de ses obligés.

Mais, en face, on ne voit que trahison et égoïsme. Une telle attitude est d’autant plus étonnant, si l’on considère que ces vignerons n’ont pas tellement peiné dans l’entretien de cette vigne : le propriétaire s’était déjà donné toute la peine pour cela…

Au fond, quel est le mobile de cette trahison ? Les vignerons ne veulent pas reconnaitre le propriétaire de la vigne, celui qui s’est donné toute la peine ; ils veulent s’en approprier, quitte à devenir meurtrier. En un mot, ils ne savent plus pour qui est la vigne, pour qui sont les fruits de la vigne.

Quel enseignement tiré de cette parabole pour chacun de nous aujourd’hui ? La première lecture de ce dimanche identifie la vigne au peuple de Dieu, donc à chacun de nous. La question que chacun peut se poser en ce dimanche est celle de savoir s’il sait reconnaitre en Dieu seul l’auteur de sa vie. Non seulement pas une reconnaissance verbale ou intellectuelle, mais une reconnaissance qui transparait dans la vie de chaque jour. Car, souvent, dans la pratique, nous vivons comme si nous étions les auteurs ultimes de nos vies et de celles des autres. Nous sommes prêts à tuer (en parole ou en acte) tout celui qui nous rappelle que la vigne de nos vies et de celles des autres ne nous appartient pas, mais appartient à Dieu seul qui nous en a confié la garde. Regardons un peu ce qui se passe dans plusieurs de nos pays : combien de personnes, combien de nos dirigeants ne sont-ils pas prêts à tuer tous ceux qui les rappellent à leurs obligations… Et pas seulement les politiciens…

Prions donc pour que nous ne trahissions pas toute la confiance que Dieu a placée en nous, mais que nous soyons témoins de sa miséricorde pour les hommes. Prions pour que le fait d’avoir reçu Jésus-Christ dans nos vies ; le fait d’être chrétiens ait de conséquences concrètes dans nos familles, nos lieux de travail et nos pays. Pour cela, comme nous le demande l’Apôtre Paul dans la deuxième lecture de ce jour, prenons à notre compte « tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui plait à Dieu ». Ainsi, la paix de Dieu, qui surpasse tout ce que l’on peut imaginer, habitera dans nos cœurs et nos pays. AMEN

CM








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