2017-10-17 12:30:00

Messe à Sainte-Marthe: le Pape invite à résister aux idéologies qui empêchent de recevoir la Parole de Dieu


(RV) Lors de la messe de ce mardi 17 octobre 2017 à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a invité à ne pas tomber dans la bêtise qui consiste dans l’incapacité à écouter la Parole de Dieu et mène à la corruption.

Jésus pleure avec nostalgie quand le peuple aimé s’éloigne par fierté, en préférant les apparences, des idoles ou des idéologies. Dans l’Évangile du jour, tiré du 11e chapitre de saint Luc, Jésus qualifie les pharisiens «d’insensés», tandis que dans la lettre de saint Paul aux Romains, l’apôtre reproche aux païens leurs «cœurs sans intelligence». Mais dans la lettre aux Galates, c’est aux chrétiens que Paul s’adresse en les qualifiant de «fous», parce qu’ils se sont laissés tromper par des «nouvelles idées». Plus qu’une condamnation, cette parole est «un signal», parce qu’elle fait voir la route de la bêtise qui conduit à la corruption, a expliqué François.

Jésus avait aussi déclaré aux docteurs de la Loi qu’ils ressemblaient à des «sépulcres blanchis» : ils devenaient corrompus parce qu’ils se préoccupaient de rendre beau seulement «l’extérieur des choses», mais pas ce qui est à l’intérieur, là où il y a la corruption. Ils étaient donc «corrompus par la vanité, par l’apparence, par la beauté extérieure, par la justice extérieure». Les païens, eux, ont la corruption de l’idolâtrie : ils sont devenus corrompus par qu’ils sont échangé la gloire de Dieu, qu’ils auraient pu connaître par la raison, pour les idoles. Et il y aussi les idolâtries d’aujourd’hui, comme le consumérisme, où l’on peut chercher un dieu commode, a remarqué le Pape. Enfin, il y a ces chrétiens qui se sont laissés corrompre par les idéologies, c’est-à-dire qui ont arrêté d’être chrétiens, pour «devenir des idéologues du christianisme». Tous ces trois groupes, à cause de cette bêtise, «finissent dans la corruption».

La bêtise, c’est «le fait de ne pas écouter», a expliqué François. «L’incapacité d’écouter la Parole : quand la Parole n’entre pas, je ne la laisse pas entrer parce que je ne l’écoute pas. L’insensé n’écoute pas. Il croit écouter, mais il n’écoute pas. Il fait toujours ce qu’il veut. Et donc la Parole de Dieu ne peut pas entrer dans le cœur, il n’y a pas de place pour l’amour. Et si la Parole entre, elle est distillée, transformée par ma conception de la réalité. Les insensés ne savent pas écouter. Et cette surdité les mène à cette corruption. La Parole de Dieu n’entre pas, il n’y a pas de place pour l’amour, et finalement il n’y a pas de place pour la liberté.»

Ces insensés deviennent esclaves parce qu’il échangent «la vérité de Dieu avec le mensonge» et adorent les créatures plutôt que le Créateur. «Ils ne sont pas libres, et cette surdité ne laisse pas de place à l’amour, ni même à la liberté : elle mène toujours à un esclavage (…). Cette Parole, que nous avons entendue en chantant l’Alléluia, la Parole de Dieu est vivante, et efficace, elle discerne les sentiments et les pensées du cœur. Elle taille, elle va à l’intérieur. Cette Parole, je laisse entrer, ou je suis sourd à cette Parole ?», s’est interrogé le Pape, en invitant à résister aux «habitudes idolâtriques».

Le Pape a enfin exhorté à regarder «les icônes des insensés d’aujourd’hui». «Il y a des chrétiens insensés et aussi des pasteurs insensés», a remarqué François. «Saint Augustin les réprouvait bien, avec force», parce que «la bêtise des pasteurs fait mal au troupeau». Le Pape a fait référence à la «bêtise du pasteur corrompu», à la «bêtise du pasteur satisfait de lui-même, païen», et à la «bêtise du pasteur idéologue».

Mais face à cette bêtise, il y a toujours le Seigneur qui frappe à la porte et qui attend. Le Pape a donc invité à penser à la tendresse nostalgique du Seigneur pour nous, «du premier amour qu’il a eu avec nous». «Et si nous, nous tombons dans cette bêtise, nous nous éloignons de lui, et lui, il ressent cette nostalgie. La nostalgie de nous. Et Jésus, avec cette nostalgie, il pleure, il a pleuré sur Jérusalem. C’était justement la nostalgie d’un peuple qu’il avait choisi, qu’il avait aimé, mais qui s’était éloigné par bêtise, qui avait préféré les apparences, les idoles ou les idéologies.»

(CV)

 








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