2017-10-17 18:37:00

Stupeur à Malte après l'assassinat d'une journaliste


(RV) Malte est secouée par l’assassinat de Daphne Caruana Galizia, la journaliste et blogueuse maltaise tuée lundi par une voiture piégée près de son domicile dans la commune de Bidnija, au nord de l’île. Il y a 15 jours, elle avait porté plainte devant devant la police après avoir reçu des menaces de mort.

Cette journaliste avait travaillé pour MaltaFiles, l’enquête internationale qui désignait l’île comme « une base pirate pour l’évasion fiscale dans l’Union européenne ». Elle laisse un mari et trois enfants, dont l’un, Matthew, membre du Consortium international du journalisme d’investigation primé par le Pulitzer pour son grand travail sur les Panama Papers, qui avait vu sa mère Daphne s’investir sur l’affaire maltaise, en particulier sur l’implication de personnalités locales et sur les rapports entre l’Azerbaïdjan et le gouvernement de La Valette.

Notre collègue italien Fabio Colagrande a interrogé Mgr Charles Scicluna, l’archevêque de La Valette.

«La perte de Daphne Caruana Galizia nous remplit de tristesse mais aussi de détermination pour continuer à défendre la démocratie jusqu’à la fin. La liberté d’expression et la sécurité des journalistes sont des piliers de chaque démocratie et nous, comme peuple maltais, nous sommes déterminés à continuer à promouvoir non seulement le "bien-vivre" entre nous mais aussi les principes solides de la démocratie.

Vous avez lancé un appel afin que cet évènement ne déclenche pas des attaques réciproques : qu’est-ce que cela signifie ?

C’est le moment de l’unité nationale, parce qu’une attaque contre la liberté concerne tout le monde. Nous devons être unis pour garantir à tout prix non seulement la liberté mais aussi le don le plus précieux, qui est la vie.

C’est donc un moment très délicat pour le pays ?

Très délicat, mais je dirais aussi un moment fort, de grande émotion et de grande tension. Nous ne devons pas perdre l’espérance et pas non plus être intimidés par quelqu’un qui veut faire tout le monde, pour que la logique de la violence l’emporte. Nous ne le permettrons jamais.

Vous avez invité aussi tous les journalistes à continuer à défendre la vérité sans peur…

S’ils ne le font pas, nous donnons la victoire à ceux qui veulent faire taire une victime innocente, en la tuant. Ce serait la victoire de l’arrogance, de l’intimidation, sur le modeste mais essentiel travail des journalistes qui sont en première ligne dans la recherche de la vérité.

Daphne Caruana Galizia travaillait pour dénoncer surtout les phénomènes de corruption, un mal contre lequel le Pape François s’est plusieurs fois élevé…

Le Pape a des paroles de feu contre la corruption. C’est une invitation qui nous implique tous. Nous devons tous combattre le mal qu’il y a dans notre égoïsme, et nous devons défendre ceux qui demandent la responsabilisation de l’appareil d’État.»

(CV)








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