2017-10-18 13:44:00

Malte: un paradis fiscal au cœur de l'Europe


(RV) Entretien – «Il y a désormais des escrocs partout où vous regardez. La situation est désespérée.» C’est la dernière phrase postée par Daphne Caruana Galizia lundi 16 octobre 2017. Une demi-heure après, la journaliste est tuée dans l’explosion de sa voiture piégée à Malte. Un assassinat ciblé contre une blogueuse très suivie dans la petite île méditerranéenne d'environ 430.000 habitants. Daphne Caruana Galizia écrivait principalement sur les affaires de corruption touchant la classe politique locale, et notamment l’entourage direct du Premier ministre Joseph Muscat. Dans les articles du blog, sa femme, son chef de cabinet et son ministre de l’Énergie sont ainsi accusés d’être impliqués dans le scandale des Panama Papers. Des révélations qui ont provoqué les élections législatives anticipées de juin dernier. Le chef du gouvernement mis en cause été largement réélu.

Dans un post publié sur Facebook, le fils de la journaliste de 53 ans a accusé directement l'État maltais, qu'il qualifie de «mafieux», et dénoncé sa «culture de l’impunité».

Corruption, détournements de fonds, blanchiment… Cette année, les activités souterraines maltaises ont fait l’objet de quatre mois d’enquête de 13 médias appartenant au Consortium international des journalistes d’investigation (European Investigative Collaboration – EIC). Les «Malta Files» publiés en mai ont révélé les pratiques fiscales douteuses de Malte, alors à la présidence de l’Union européenne. C’est dans ce contexte «lourd» que Daphne Caruana Galizia a été assassinée, comme l’explique Yann Philippin à Blandine Hugonnet. Journaliste à Mediapart, il était responsable du projet «Malta Files» pour le site d’informations français








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