2017-10-20 15:13:00

Kenya: à une semaine de la présidentielle, les évêques appellent au dialogue


(RV) Le Kenya à l’heure du doute. L’élection présidentielle prévue le 26 octobre 2017 aura-t-elle lieu ? Le président de la Commission électorale estime que dans les conditions actuelles, il serait difficile d'organiser un scrutin transparent et crédible, motif pour lequel un premier scrutin organisé en août avait déjà été annulé par la Cour suprême. Aujourd’hui, le principal opposant refuse de participer et appelle à des manifestations de masse le jour du vote. Dans ce contexte, les évêques appellent les politiques à un sursaut.

Il ne tient qu’à eux d’entreprendre un «dialogue sincère». Le président sortant Uhuru Kenyatta et son adversaire à la présidentielle, Raila Odinga, doivent mettre de côté leurs ambitions politiques. «Le pays est toujours plus divisé, en terme politique et ethnique» ; il faut au contraire l’unir et se saisir de cette «opportunité» pour travailler aux «problèmes irrésolus» de la population, car il y a «négligence», affirment les évêques.

Dans un message, ils estiment que «le désordre électoral ininterrompu» a empiré les conditions économiques et sociales de la population. Et pour mieux se faire comprendre de ceux qui ne veulent pas entendre : ils évoquent «ces millions de kényans victimes de la sécheresse prolongée dans certaines zones du pays» ; ils parlent de tous ces malades abandonnés à eux-mêmes après des mois de grève des infirmiers et des personnels de santé ; ils se réfèrent «aux tensions dans les milieux éducatifs» et à tous ces étudiants qui vivent «dans l’angoisse constante» de savoir si oui ou non leur examen pourra avoir lieu ; ils évoquent enfin «la peur de se mettre en voyage à cause des manifestations (…) la peur de souffrir des gaz lacrymogènes, d’être frappés ou violés, de voir sa propriété saccagée». Le climat actuel a des échos de 2007. À l’époque, des violences post-électorales avaient fait plus de 1 500 morts et 300 000 déplacés.

Politiques et simples citoyens, sont ainsi invités par les évêques à se servir «de l’arme de la prière, de l’arme de la bonne volonté et de l’amour du prochain» pour garantir la paix au pays.

(MD)








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