2017-10-21 18:49:00

Méditation 29ème dimanche ordinaire. Année A


Le Père jésuite Michel Ntangu nous introduit à la médiation avec les lectures du 29ème Dimanche du Temps Ordinaire. « Jésus veut nous faire remarquer que les césars ou rois de la terre gouvernent et règnent sur la chose publique. C’est la pure vérité. Mais nous ne devons pas perdre de vue que leur royauté est passagère et que le royaume de Dieu est tout différent. »

( RV) Chers Frères et Sœurs,

Aujourd’hui, nous allons orienter notre méditation autour d’une question-piège posée à Jésus par les pharisiens dans l’évangile. « Est-il permis, oui ou non de payer l’impôt à César, l’empereur ? » Dans sa réponse, Jésus montre bien qu’il a compris l’intention ou la pensée de ses interlocuteurs en les traitants : « d’Hypocrites ! Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Sa réponse tient en ces quelques mots qui sont devenus de nos jours sources de polémique et de justification de certains discours politiques face à la position de l’Eglise : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

En effet, ce texte soulève deux aspects qui sont effectivement intéressants: la Politique et la Religion. « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Certains pourraient croire que Jésus nous invite à établir une division nette entre les deux sphères.  Au contraire, nous sommes cependant loin d’un discours à caractère politique par opposition au Royaume de Dieu.

Dans la perspective de la première lecture tirée de l’Ancien Testament, dans le livre du prophète Isaïe, on considère que tout pouvoir vient de Dieu. Le seigneur Dieu dit : « J’ai pris Cyrus par la main pour lui soumettre les nations » (Is 45, 1.4-6)». Or les pharisiens connaissent merveilleusement mieux que nous ce texte d’Isaïe sur Cyrus ; ils savent donc très bien que tout pouvoir, même païen, est dans la main toute puissante de Dieu.

Dans l’Évangile que nous venons d’écouter, sans vouloir tirer de ce texte une quelconque théorie du pouvoir politique manifeste, Jésus remet chaque chose à sa place : César n’est que César, il n’est pas Dieu. Et vice versa. Dieu n’est pas César.

Chers frères et sœurs, Jésus veut nous faire remarquer que les césars ou rois de la terre gouvernent et règnent sur la chose publique. C’est la pure vérité. Mais nous ne devons pas perdre de vue que leur royauté est passagère et que le royaume de Dieu est tout différent. Seul Dieu mérite vraiment le titre de ROI comme nous le rappelle le Psaume 95.

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. », c’est tout simplement reconnaître que César est actuellement le détenteur du pouvoir qui n’est pas absolu.  L’état ou le pouvoir public a le droit de lever les impôts, mais il n’a pas le droit d’exiger qu’on lui rende un culte qui expose à l’idolâtrie ou d’être appelé Seigneur. Ceci est inacceptable ! A l’époque où Matthieu écrit son Evangile, cette hypothèse était une réalité. De nombreux martyrs chrétiens ont payé de leur vie parce qu’ils ont refusé de rendre un culte à l’empereur romain.

Une pièce de monnaie, comme un billet de banque, la constitution ou le drapeau d’un pays sont un programme économique, social ou politique par ce qui y est présenté. Mais ceci ne doit devenir une structure qui appauvrit l’homme dans sa dignité. Nous savons que les empereurs romains se faisaient vénérer comme des dieux. C’est vrai encore aujourd’hui. Des hauts placés se prennent pour le « Bon Dieu ».

C’est pourquoi, la mission de l’Église est d’abord de diffuser le message du règne de Dieu, d’annoncer le Christ ressuscité qui nous rend libres et nous donne la vie en abondance comme l’a écrit le Pape François. Mais aujourd’hui, on voit d’ailleurs très souvent des hommes politiques ou des chefs d’Etat critiquer le Pape lorsque ses déclarations ne leur plaisent pas. Le Pape François nous invite tous à lutter pour que la dignité des plus pauvres soit reconnue et respectée.

Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est s’ouvrir à sa volonté et coopérer à son Royaume de miséricorde, d’amour et de paix.

Prions le Seigneur et rendons-lui tout ce qui lui revient afin que l’Evangile soit annoncé dans le monde entier à travers des actes de charité qui respectent nos vies et de celles de tous nos frères. Amen.

CM








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