2017-10-22 15:33:00

Traductions liturgiques: le Pape écrit au cardinal Sarah


(RV) Le Pape François a envoyé une lettre au cardinal Robert Sarah pour «exprimer simplement» et «clairement» certaines observations sur le Motu Proprio Magnum Principium sur les traductions des textes liturgiques et des textes bibliques.

Dans cette lettre adressée le dimanche 15 octobre au préfet de la Congrégation pour la Culte divin et la Discipline des Sacrements, et rendu public une semaine plus tard par la Salle de Presse du Saint-Siège, le Pape souligne avant tout la «nette différence» que le nouveau Motu Proprio établit entre recognitio (vérification) et confirmatio (confirmation). Ces deux notions ne sont ni «synonymes» ni «interchangeables». Et ceci, explique-t-il, afin «d’abroger la pratique, adoptée par le dicastère à la suite de "Liturgiam authenticam" (texte de 2001 sur les traductions liturgiques, ndr) que le nouveau Motu Proprio a voulu modifier».

Sur la responsabilité des conférences épiscopales de traduire fideliter (fidèlement), François précise que «le jugement concernant la fidélité au latin et les éventuelles corrections nécessaires était une mission du dicastère, alors que maintenant la norme concède aux conférences épiscopales la faculté de juger le caractère bon et cohérent de l’un ou l’autre terme dans les traductions de l’original, même en dialogue avec le Saint-Siège». La confirmatio, a ajouté le Pape, «ne suppose donc plus un examen détaillé mot par mot, excepté pour les cas évidents qui peuvent être signalés aux évêques pour leur réflexion ultérieure». Cela «vaut en particulier pour les formules importantes, comme pour les prières eucharistiques et en particulier les formules sacramentelles approuvées par le Saint-Père», est-il précisé dans la lettre.

En ce sens, rappelle le Pape François, «la "recognitio" indique seulement la vérification et la sauvegarde de la conformité au droit et à la communion de l’Église». Voici pourquoi, ajoute-t-il, «le processus de traduction des textes liturgiques importants (par exemple les formules sacramentelles, le Credo, le Notre Père) dans une langue, à partir de laquelle sont considérées authentiques les traductions, ne devrait pas mener à un esprit d’imposition aux conférences épiscopales d’une traduction faite par le dicastère, parce que cela lèserait le droit des évêques». Pour le Pape il est donc «inexact d’attribuer à la "confirmatio" la finalité de la "recognitio" (c’est-à-dire "vérifier et sauvegarder la conformité au droit").»

La confirmatio, note-t-il encore, «n’est pas un acte uniquement formel, mais nécessaire à l’édition du livre liturgique traduit : elle est concédée après que la version ait été soumise au Siège apostolique pour la ratification de l’approbation des évêques, dans un esprit de dialogue et d’aide, pour réfléchir si et quand cela serait nécessaire, en respectant les droits et les devoirs, en prenant en considération la légalité du processus suivi et ses modalités».

Le Pape se réfère enfin à la note "Commentaire" transmise par le cardinal Sarah au Pape le 30 septembre dernier, et «publiée sur certains sites web, et attribuée erronément» au cardinal Sarah. Le Pape lui demande de procéder à la diffusion de sa réponse sur ces mêmes sites, et de l’envoyer à toutes les conférences épiscopales ainsi qu’aux membres et aux consulteurs de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements.

(CV)

 

 








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