2017-10-24 17:37:00

Le cardinal Pietro Parolin plaide pour un "changement de modèle" dans la gestion de l'eau


(RV) Le sommet sur l’eau et le climat se poursuit ce mardi 24 octobre au capitole, la mairie de Rome. Une rencontre internationale qui réunit jusqu’au 25 de nombreux experts, des ONG et les responsables des grands bassins fluviaux de la planète, de l’Amazone au Mékong en passant par le fleuve Niger. L’eau est en effet le bien le plus pollué sur terre et les fleuves sont encore plus vulnérables aux changements climatiques. 

Présent au commet le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’état du Saint-Siège, qui après avoir lu des paroles d’encouragement du Pape François aux participants a rappelé combien le soin porté aux ressources hydriques était un besoin vital. Le compte-rendu d'Olivier Bonnel

« L’accès à l’eau fait partie des droits inaliénables de chaque être humain, il est une condition pour l’exercice des autres droits de l’homme » a rappelé le cardinal Parolin, citant l’encylique Laudato Si du Pape François, et la gestion de l’eau, comme bien commun de l’humanité doit être assuré à tous, en particulier aux plus pauvres.

Le secrétaire d’état du Saint-Siège a souligné aussi la forte valeur spirituelle et symbolique que de nombreuses religions et croyances ont conféré à l’eau, à commencer par son rôle de purification.

Sa mauvaise qualité ou sa mauvaise gestion empêche une vie décente a-t-il expliqué, elle est facteur d’inégalité et de migrations forcées. Le cardinal Parolin a souhaité susciter une réflexion sur deux problématiques : le lien entre l’eau et le climat et la gestion des ressources hydriques. D’abord, a-t-il expliqué, on ne peut que constater que les changements climatiques viennent aggraver le problème d’accès à l’eau et que la main de l’homme est souvent derrière ce déséquilibre, que ce soit la pollution des zones humides ou des fleuves rivières ou la déforestation.

L'eau comme instrument de dialogue et non de division

Ensuite, l’eau est parfois l’objet de conflits, surtout lorsqu’on évoque des bassins fluviaux partagés entre plusieurs pays. Aussi, a plaidé le cardinal Parolin, faut-il changer la perspective en considérant l’eau comme un élément de collaboration et dialogue, une occasion de paix et de solidarité, à condition que la gestion se fasse dans un esprit de partage.

Le secrétaire d’état du Saint-Siège a rappelé que dans la seconde moitié du XX ème siècle, plus de 200 traités sur l’eau avaient été signés, montrant ainsi que la coopération transfrontalière n’était pas une chimère.

Il faut donc retrouver une vision à long terme a plaidé le cardinal Parolin, celle de l’écologie intégrale, qui prennent en considération non seulement les aspects juridiques, économiques ou technologiques mais aussi éducatifs et culturels. Il est nécessaire enfin de trouver de nouvelles formes de coopérations entre les sphères publiques et privées, de nouveaux modèles de partenariat. Derrière cette approche, la priorité doit être assurée aux plus pauvres dont la sécurité hydrique est en jeu, et cela passe par une meilleure décentralisation, par la subsidiarité et la valorisation des populations et des communautés locales. (OB)








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