Entretien par Joris Bolomey
L'Unicef a lancé mardi 12 décembre un cri d'alarme sur la situation en République
démocratique du Congo où «400 000 enfants sévèrement malnutris risquent de mourir» dans
la région du Kasaï qui subit des violences depuis septembre 2016.
«Au moins 400 000 enfants de moins de cinq ans dans la région du Kasaï en République démocratique du Congo souffrent de malnutrition aiguë sévère et pourraient mourir en 2018 s'ils ne sont pas assistés par des interventions sanitaires et nutritionnelles», explique Yves Willemot, porte parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance. Et «plus de 750 000 enfants dans la région souffrent de malnutrition aiguë», ajoute-t-il.
Plusieurs provinces du Kasaï se sont embrasées en septembre 2016 après la mort du
chef coutumier Kamuina Nsapu dans un assaut des forces de sécurité. Violences, déplacement
et perte de production agricole, chaque affrontement est suivi de son cortège de maux.
Situation d’autant plus préoccupante que «dans les cinq provinces du Grand Kasaï,
de nombreuses infrastructures sanitaires ne sont plus opérationnelles en raison du
conflit. Dans la seule province du Kasaï central, plus du tiers des centres de santé
ne sont plus opérationnels suite à des pillages, en raison des problèmes de sécurité
pour le personnel ou du manque de fournitures médicales, privant les enfants des services
essentiels et des medicaments» précise l’organisme dans un communiqué.
La République démocratique du Congo est le pays au monde qui enregistre le plus de déplacés internes
cette année, plus que la Syrie, le Yémen et l'Irak, d'après plusieurs sources, selon
l’AFP.
«Plus de 1,7 million de gens ont fui leur maison jusqu'à présent cette année en
raison de l'insécurité, d'après les Nations unies. Soit un total de déplacés qui dépasse
les quatre millions», d'après le
Conseil norvégien des réfugiés.
La situation sécuritaire se stabilise par endroits et certains déplacés ont pu rentrer
chez eux. Mais «l'insécurité alimentaire sévère affecte maintenant de grandes
parties de la région, et les conditions ne devraient pas s'améliorer avant juin 2018,
car les saisons de plantation en 2017 ont été perdues», affirme l'Unicef. Elle
déplore le sous-financement de ses interventions et affirme n'avoir «reçu que
15% du financement nécessaire pour répondre aux besoins nutritionnels des enfants
en 2017», comme nous l’explique Yves Willemot, porte parole du Fonds des Nations
unies pour l’enfance à Kinshasa.
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